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      Reconnaissons que la Nature a des droits !

    • Oct 6thLa justice climatique est-elle possible en France ?

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      © Bertrand Guay (AFP) | Les dégâts causés par la tempête Xynthia en Vendée, en 2010.
      Texte par Ségolène Allemandou  le 05/10/2015

      Depuis que la justice néerlandaise a condamné les Pays-Bas à faire plus d’efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les actions se multiplient en France pour engager des démarches en justice contre l’État.

      À moins de deux mois du Sommet sur le climat à Paris, la justice climatique prend corps dans plus en plus de pays. En juin, la justice néerlandaise a ainsi crée un précédent en condamnant l’État à réduire ses émissions de gaz à effet de serre afin de respecter « la norme de 25 à 40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés ». Elle a ainsi donné raison à 886 citoyens qui avaient demandé aux juges de qualifier le réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ».

      Plus étonnant encore, au Pakistan, pays particulièrement touché par le réchauffement de la planète, la Haute Cour de justice de Lahore a ordonné la création d’un « conseil climatique » pour contraindre l’État à respecter ses engagements. Cette décision faisait suite à la plainte d’un agriculteur contre le gouvernement, estimant que le manque d’action du ministre pakistanais du changement climatique violait « ses droits fondamentaux ».

      Suite à ces verdicts historiques, peut-on envisager que l’État français soit poursuivi à son tour pour ses manquements en matière de respect de l’environnement ? « La France ne pourrait pas être attaquée en justice comme cela a été le cas aux Pays-Bas car Paris s’est engagé à respecter les normes du Giec, contrairement aux autortés néerlandaises qui ne le faisaient pas », explique la juriste Valérie Cabanes, coauteure du livre « Crime climatique, stop ! », avant d’ajouter : « La justice climatique n’est pas la même selon les États ».

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    • Oct 2ndPeut-on parler de crimes climatiques ? Positive Economy Forum 2015

      Intervention filmée Valérie Cabanes

      Pourquoi les énergies fossiles menacent la sûreté de la planète…

      Pourquoi les énergies fossiles menacent la sûreté de la planète ? Que peut-on faire pour freiner l'écocide global en cours.Intervention de Valérie Cabanes – Porte Parole d'End Ecocide on Earth – au Positive Economy Forum 2015

      Posted by Arrêtons l'Ecocide – End Ecocide on Earth on mercredi 7 octobre 2015

      Allocution Positive Economy Forum
      18 septembre 2015 – Le Havre

      secheresse et guerre

      En 2008, un rapport de l’Union européenne alertait sur les risques de déstabilisation politique dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en lien avec une sécheresse
      En 2008, un rapport de l’Union européenne alertait sur les risques de déstabilisation politique dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en lien avec une sécheresse qui, de fait, a démarré en 2007 et s’est prolongée jusqu’en 2010 . De nombreux territoires ont manqué d’eau et l’agriculture, devenue impossible, à pousser à l’exode de très nombreuses populations, dont au moins 1 million de syriens qui ont trouvé refuge dans les banlieues des grandes villes, déjà bien occupées par des réfugiés de la guerre en Irak.
      Les études, en particulier américaines, menées en Syrie sur ce lien entre sécheresse et conflit ont aussi démontré que l’insurrection a essentiellement commencé dans ces zones où les déplacés recevaient très peu d’aide de la part du régime de Bachar Al-Assad.
      Depuis, le conflit syrien a fait au moins 200 000 morts et 7,6 millions de déplacés internes. Plus quatre millions qui sont aujourd’hui réfugiés dans 5 pays limitrophes de la Syrie. On ne comptait en 2014 selon le HCR que 4% de réfugiés syriens en Europe… en augmentation cette année certes, mais dans une proportion marginale. Nous voyons pourtant comment nous, pays européens bien plus aisés, nous vivons cette réalité comme un tremblement de terre, comment la Hongrie déploie une énergie du guerre face aux familles arrivées à ses portes..
      Il va pourtant falloir nous y habituer. Si l’on ne compte que les personnes qui seront amenées à se déplacer en lien avec le changement climatique, et son lot de sécheresses ou à l’inverse d’inondations, voire de submersions ; on estime à 150 voire 250 millions de personnes qui devront fuir leur lieu de vie d’ici à 2050, dont 60 millions sur la seule Afrique sub-saharienne d’ici à 2020… Je ne compte pas, comme en Syrie, l’effet domino que cela aura sur les pouvoirs en place dans ces pays…
      Nous ne pouvons plus nous permettre de ne réagir que quand des crises surviennent . Il faut en comprendre la source. Et surtout il nous faut réfléchir et proposer dès aujourd’hui les moyens d’agir à la source.
      De quelle source parlons-nous ? du réchauffement climatique ?? non celui-ci est une conséquence. Car il est enfin admis que ce réchauffement mais aussi toutes les autres limites planétaires que nous avons franchies ou que nous sommes sur le point de franchir : érosion de la biodiversité, déforestation massive, pollution des eaux et des sols, acidification des océans sont des conséquences directes de nos modes de consommation et de production depuis l’avènement de l’ère industrielle.
      En 150 ans, en misant son développement et son confort sur les énergies fossiles et l’exploitation effrénée des ressources terrestres, l’homme a bouleversé l’écosystème terrestre. Et nos choix menacent aujourd’hui la Paix et la sécurité humaine.
      Pourtant à l’approche de la COP21, et en analysant les engagements déjà mis sur la table, on réalise que nos gouvernants sont incapables de faire des propositions où l’intérêt global – à savoir la sûreté de la planète – primerait sur l’intérêt national. Au 8 septembre, le diagnostic est pessimiste. Les 58 contributions présentées, représentant à elles seules, près de 60% des émissions de gaz à effet de serre conduiraient déjà à un réchauffement supérieur à 3°C (voir 4°C) d’ici la fin du siècle. Pour se faire une idée, +4° c’est une situation connue par la Terre il y a 125 000 ans et à cette époque les océans étaient plus haut de 6 mètres.
      Pourquoi nos Etats ne s’engagent pas plus avant ? parce que les intérêts de nos gouvernants sont intimement liés aux intérêts du secteur privé, en particulier à toutes les entreprises multinationales qui financent les campagnes politiques et où l’Etat est parfois lui-même actionnaire. Cette collusion des intérêts permet aux 90 entités ( multinationales, certains Etats) qui produisent 2/3 des émissions de gaz à effet de serre de dicter des normes qui leur sont favorables dans un souci de profits.
      Pourtant , si l’on veut limiter le réchauffement climatique, il faudra bien remettre en question le modèle économique dans lequel nous nous sommes engagés car celui-ci s’est construit sur l’usage des combustibles fossiles. A-t-on vraiment amorcé la transition
      énergétique qui s’impose. On peut en douter. En 2012, 775 milliards de dollars ont été attribués à l’exploration, la production et l’utilisation des combustibles fossiles contre 101 pour les énergies renouvelables. Les technologies de demain existent , elles ne sont juste pas promues.
      Si l’on ne veut pas dépasser le seuil des +2°, il a été calculé que 80% des réserves fossiles connues devaient absolument rester sous terre, inexploitées à jamais. C’est la seule vraie solution concernant le changement climatique et cela aura de plus des effets bénéfiques directement sur l’état de nos sols, de nos
      rivières, de nos océans, de nos corps totalement pollués par la pétrochimie en général.
      C’est pourquoi aujourd’hui un appel solennel est lancé par la société civile pour que le pétrole, le gaz, le charbon reste sous terre. Plus de 200 personnalités ont déjà signé cet appel relayé par 350.org et des milliers de citoyens du monde le signent en ce moment en ligne. Nous demandons aussi de ne pas nous proposer de fausses solutions, tout aussi dangereuses pour l’humanité et le vivant en général : nucléaire, biotechnologies, marché carbone, géo-ingénierie…
      Agir de la sorte, au nom du profit et de la croissance, au regard des conséquences dramatiques que cela va engendrer dans les années à venir, nous semble en effet criminel. Au nom des millions de victimes de la montée des eaux, de pénurie alimentaire, de destruction de leurs moyens d’existence, nous demandons à ceux qui nous dirigent de prendre la mesure de leurs responsabilités vis-à-vis des générations actuelles et des générations futures.
      C’est d’ailleurs une lacune du droit international aujourd’hui. En effet, comment garantissons-nous aux générations à venir le droit de vivre dignement dans un environnement sain ? Des déclarations, celle de Stockholm, celle de Rio, celle de Vienne en appellent déjà à reconnaître notre droit à un environnement sain et notre devoir de le léguer aux générations suivantes. Mais aucune sanction n’est prévue pour ceux qui menacent ce droit, il n’a même pas été élevé au rang de droit fondamental de l’homme. Et pourtant il en va de la pérennité des conditions de la vie sur terre. N’est ce pas étonnant à l’heure où tous les signaux sont au rouge ? On ne peut plus dire qu’on ne savait pas..
      C’est pourquoi le mouvement citoyen End Ecocide on Earth – qui signifie « En finir avec l’écocide planétaire » – s’est créé il y a 3 ans. Pourquoi avoir choisi ce mot ? Parce qu’il exprime l’urgente réalité: “Eco” vient du grec ancien Oikos signifiant “maison”. “Cidere” vient du latin : “tuer”. L’écocide est le fait de détruire notre maison, la seule que nous ayons: la Terre.
      Pour nous, détruire l’environnement global, menacer la sûreté de la planète est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme et devrait être considéré comme un des crimes internationaux les plus graves, à l’image du génocide ou du crime contre l’humanité. Nous devons ainsi reconnaître le vivant comme un sujet de droit, ceci afin de protéger les conditions de vie des générations actuelles et futures.
      Il faut donc donner les moyens à la cour pénale internationale de prévenir des dégradations environnementales majeures en imposant des mesures conservatoires et en suspendant des projets industriels dangereux pour la sûreté de la planète : forages dans des communaux globaux tel que l’Antarctique, déforestations massives, sites industriels fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi sites nucléaires. Il faut que le principe de précaution, posé par l’article 15 de la déclaration de Rio, soit appliqué à l’échelle planétaire.
      Certains pays montrent la voie. En juin dernier, un tribunal de La Haye a donné raison à la plainte de 886 citoyens contre leur gouvernement. Les plaignants avaient demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ». Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’État néerlandais devait réduire ses émissions afin de respecter « la norme de 25 à 40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés », « en raison de son devoir de vigilance pour protéger et améliorer l’environnement ».
      Et il faut aller plus loin . Nous demandons en effet que ceux qui détiennent notre destin commun en mains, en particulier ceux qui dirigent le secteur pétrolier, celui de l’agro-industrie, du nucléaire, ceux qui subventionnent et spéculent sur ces marchés soient encadrés par le droit pénal international. Il faut qu’ils puissent répondre de leurs décisions quand celles-ci impactent la survie de populations entières en détruisant leurs conditions d’existence, même si cela permet d’offrir plus de confort à quelques-uns d’entre nous. C’est tout simplement immoral et suicidaire à long-terme.
      Quand un dirigeant d’entreprise – pour ne pas la nommer, Tepco au Japon – décide par souci d’économies budgétaires de ne construire autour du réacteur de Fukushima qu’un mur de 10m au lieu des 13 recommandés, il doit répondre de sa négligence, qui eu égard aux conséquences sur l’environnement global et à notre santé à tous, est criminelle.
      Ainsi les experts d’End Ecocide on Earth ont travaillé cette année sur une définition claire du crime d’écocide et sur ses champs et mesures d’application. Nous demandons maintenant aux États parties à la CPI de l’élever au rang des crimes internationaux les plus graves, afin que soit posé dans le droit le lien intrinsèque qui unit l’homme et la nature, car préserver le vivant sur terre, c’est protéger l’avenir de l’homme.
      La société civile est, là aussi, invitée à soutenir cette proposition via notre site internet.
       
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    • Sep 26thDemain, les Etats pourront-ils être condamnés pour crime climatique et violation des droits des générations futures ?

       Tribune sur  Basta! Mag

      par Valérie Cabanes 25 septembre 2015
      Photo: vague géante par Susan Dobbs/Photocrowd.com

      arton5111-715d6Des enfants américains attaquent en justice leur gouvernement pour ne pas prendre en compte les droits des générations futures. Des insulaires du Pacifique, menacés par la montée des océans, tentent de traîner les gros pollueurs devant les tribunaux. Aux Pays-Bas, des magistrats viennent même de condamner l’Etat néerlandais pour manquement à son devoir de vigilance en matière d’émissions de CO2. Les actions en justice contre l’indifférence des Etats et des gros pollueurs se multiplient. La notion de crime climatique pourrait être reconnue par la Cour pénale internationale. C’est en tout cas ce que défend la juriste Valérie Cabanes, qui est reçue ce 25 septembre par François Hollande.

      C’est une lacune du droit international. Comment garantissons-nous aux générations futures le droit de vivre dignement dans un environnement sain ? Des déclarations – celles de Stockholm, de Rio et de Vienne – appellent à reconnaître notre droit à un environnement sain et notre devoir de le léguer aux générations suivantes. Mais aucune sanction n’est prévue pour ceux qui menacent ce droit, il n’a même pas été élevé au rang de droit fondamental de l’homme. Et pourtant il en va de la pérennité des conditions de la vie sur terre.

      Le réchauffement climatique mais aussi toutes les autres limites planétaires que nous avons franchies ou que nous sommes sur le point de franchir – érosion de la biodiversité, déforestation massive, pollution des eaux et des sols, acidification des océans – sont des conséquences directes de nos modes de consommation et de production depuis l’avènement de l’ère industrielle. En 150 ans, en misant sur son développement et son confort via les énergies fossiles et l’exploitation effrénée des ressources terrestres, l’homme a bouleversé l’écosystème terrestre. Et nos choix menacent aujourd’hui la Paix et la sécurité humaine.

      Quand des enfants font trembler des industriels

      Si l’on veut limiter le réchauffement climatique, il faudra bien remettre en question notre modèle économique car celui-ci s’est construit sur l’usage des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon). A-t-on vraiment amorcé la transition énergétique qui s’impose ? On peut en douter. En 2012, 775 milliards de dollars ont été attribués à l’exploration, la production et l’utilisation des combustibles fossiles contre 101 milliards pour les énergies renouvelables. Les technologies de demain existent, elles ne sont juste pas promues. Face à cette inaction, des citoyens, du Pacifique à l’Arctique, engagent des procédures judiciaires.

      Pour protéger leur avenir, des jeunes américains se sont regroupés en 2011 et ont intenté ce qu’on appelle aux États-Unis une « class action » contre six agences fédérales américaines. Kids vs. Global Warming (« Enfants contre le réchauffement climatique ») représentée par son fondateur Alec Loorz, activiste depuis l’âge de 12 ans, et WildEarth Guardians (« Guardiens de la Terre sauvage ») représentée par son fondateur Xiuhtezcatl Martinez, 14 ans, ont attaqué collectivement le gouvernement américain.

      Celui-ci est accusé par les jeunes plaignants d’avoir condamné leur avenir en ne mettant pas en place une stratégie pour éviter le scénario catastrophe d’une augmentation de 2°C d’ici à la fin du siècle. La Cour suprême a rejeté la plainte début mai 2014 considérant qu’elle n’avait pas la compétence pour protéger des ressources naturelles. L’affaire a cependant fait trembler la plus grande association d’industriels américains, l’American Association of Manufacturers, qui représente notamment les intérêts du secteur des énergies fossiles.

      Les peuples arctiques face à la fonte des glaces

      Les peuples arctiques, dont les moyens d’existence sont menacés par la fonte des glaces, ont eux-aussi décidé de déposer une plainte contre le gouvernement américain auprès de la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme. Ils demandent à ce que les États-Unis soient contraints de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Si la plainte est jugée recevable, la Cour interaméricaine des droits de l’homme l’instruira. Cela paraît peu probable car les États-Unis n’ont pas ratifié la déclaration des Droits de l’homme de 1948, aussi incroyable que cela puisse paraître. Mais toute dénonciation de la Commission aura un impact diplomatique percutant, aucun État n’appréciant d’être pointé du doigt.

      Pour l’heure, les intérêts de nos gouvernants restent intimement liés aux intérêts du secteur privé, en particulier à toutes les entreprises multinationales qui financent les campagnes politiques et où l’État est parfois lui-même actionnaire. Cette collusion des intérêts permet aux 90 entités (multinationales, certains États) qui produisent les deux-tiers des émissions de gaz à effet de serre de dicter des normes qui leur sont favorables dans un souci de profits.

      L’union des insulaires face aux gros pollueurs

      Sous d’autres latitudes, dans le Pacifique, les insulaires crient au secours face à la submersion de leurs lieux de vie. Ils revendiquent leur droit de traîner les gros pollueurs en justice. Dans la « Déclaration du peuple pour une justice climatique », publiée le 8 juin 2015 au Vanuatu et rédigée par des représentants communautaires du Vanuatu, des Philippines, des Fidji, des Kiribati, des îles Salomon et de Tuvalu, il est écrit : « En tant que personnes qui sont le plus évidemment vulnérables face aux impacts du changement climatique, nous ne laisserons pas les gros pollueurs décider de notre sort. (…) Nos droits et notre capacité à survivre ne doivent pas être dictés par la dépendance persistante à la combustion d’énergies fossiles. »

      Nous ne pouvons plus nous permettre de ne réagir que quand des crises surviennent. Si l’on ne compte que les personnes qui seront amenées à se déplacer en lien avec le changement climatique, et son lot de sécheresses ou à l’inverse d’inondations, voire de submersions, on estime à 150 voire 250 millions les personnes qui devront fuir leur lieu de vie d’ici à 2050, dont 60 millions en Afrique sub-saharienne d’ici à 2020. Or, la seule vraie solution concernant le changement climatique consiste à laisser 80 % des réserves fossiles connues sous terre, inexploitées à jamais (lire l’appel Crime Climatique Stop !). Au nom des millions de victimes de la montée des eaux, de pénurie alimentaire, de destruction de leurs moyens d’existence, nous demandons à ceux qui nous dirigent de prendre la mesure de leurs responsabilités vis-à-vis des générations actuelles et des générations futures.

      L’État néerlandais condamné à agir pour protéger l’environnement

      A l’approche de la COP21, et en analysant les engagements déjà mis sur la table, on réalise que nos gouvernants sont incapables de faire des propositions où l’intérêt global – à savoir la sûreté de la planète – primerait sur l’intérêt national. Au 8 septembre 2015, le diagnostic est pessimiste. Les 58 contributions présentées, représentant à elles seules près de 60 % des émissions de gaz à effet de serre conduiraient déjà à un réchauffement supérieur à 3°C (voir 4°C) d’ici la fin du siècle. Pour se faire une idée, + 4°C équivaut à une situation connue par la Terre il y a 125 000 ans : à cette époque, les océans étaient plus haut de 6 mètres.

      Un espoir nous vient des Pays Bas. En juin dernier, un tribunal de La Haye a donné raison à la plainte de 886 citoyens contre leur gouvernement. Les plaignants avaient demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ». Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’État néerlandais devait réduire ses émissions afin de respecter « la norme de 25 à 40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés (…) en raison de son devoir de vigilance pour protéger et améliorer l’environnement ». Depuis ce verdict, des citoyens s’organisent dans de nombreux pays pour agir en justice contre leur propre gouvernement, notamment en France.

      Les secteurs polluants doivent répondre de leurs décisions

      Mais pour le mouvement End Ecocide on Earth, il faut aller encore plus loin. Nous demandons en effet que ceux qui détiennent notre destin commun en mains, en particulier ceux qui dirigent le secteur pétrolier, celui de l’agro-industrie, du nucléaire, ceux qui subventionnent et spéculent sur ces marchés, soient encadrés par le droit pénal international. Il faut qu’ils puissent répondre de leurs décisions quand celles-ci impactent la survie de populations entières en détruisant leurs conditions d’existence, même si cela permet d’offrir plus de confort à quelques-uns d’entre nous. C’est tout simplement immoral et suicidaire à long-terme.

      Pour nous, détruire l’environnement global, menacer la sûreté de la planète est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme et devrait être considéré comme un des crimes internationaux les plus graves, à l’image du génocide ou du crime contre l’humanité. Ce crime a un nom : l’écocide.

      La cour pénale internationale doit être dotée de moyens pour prévenir des dégradations environnementales majeures en imposant des mesures conservatoires et en suspendant des projets industriels dangereux pour la sûreté de la planète : forages dans des communaux globaux tel que l’Antarctique, déforestations massives, sites industriels fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi sites nucléaires. Il faut que le principe de précaution, posé par l’article 15 de la déclaration de Rio, soit appliqué à l’échelle planétaire et que les crimes d’écocide puissent être sanctionnés. La société civile peut soutenir cette proposition via le site du mouvement.

      Valérie Cabanes

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    • Avr 28thChangement climatique, montée des eaux et pollution océanique

      Témoignage en images sur la Baie d’Audierne, en Finistère. Un sujet de France 3 Iroise

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    • Jan 5thUn Tribunal International des droits de la Nature

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      Un grand, très grand moment durant la COP21 que l’organisation de ce tribunal des peuples pour témoigner et statuer sur des cas emblématiques de violations des droits de la nature et/ou d’écocides.

      À la barre : des peuples indigènes, des experts et des personnalités, défenseurs du caractère sacré de la Terre.Près de 65 plaignants, de 32 nationalités et 7 langues différentes, ont plaidé pour une justice environnementale. Gouvernements et entreprises ont été jugés par contumace.

      Le Tribunal propose une alternative systémique à la protection environnementale, en reconnaissant aux écosystèmes leurs droits à l’existence, au maintien, à la préservation et à la régénération et que ces droits puissent être revendiqués en Justice.
      Il s’attache aussi à offrir une voix aux peuples autochtones afin qu’ils partagent avec la communauté mondiale leurs préoccupations et leurs solutions singulières concernant la terre, l’eau, l’air et la culture.

       

      Pendant deux journées entières, le tribunal a formulé des jugements et recommandations dans une perspective de protection et de restauration de la Terre en se fondant sur la Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère (DUDTM). Cette déclaration définit entre autres les devoirs incombant à l’humanité afin de respecter l’intégrité des cycles écologiques vitaux de la planète. De ce fait, la Déclaration promeut la proposition d’amendements au Statut de la Cour Pénale Internationale permettant la reconnaissance du crime d’écocide. Certains cas ont donc aussi été jugés comme crimes d’Ecocide.

      L’après midi consacrée à l’examen de cas suspectés écocidaires a été filmée par l’équipe de Justice5Continents ici.  J’y présente le texte des 17 amendements proposé au Statut de la Cour Pénale Internationale, à visionner en ligne.

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    • Nov 24thRaoni et Pierre Richard, à mes côtés, pour demander la reconnaissance du crime d’écocide

      COP 21 alliance des gardiens de mère nature – YouTube

      ▶ 12:56
      https://www.youtube.com/watch?v=ZFjEJfkUg0g
      20 déc. 2015 – Ajouté par Claude Guyon

      … de mère nature se forme pour déclarer ” l’écocide ” crime contre l’humanité . … Un appel au rassemblement …

      Image issue d'un article pour la recherche "ecocide raoni" (source : Libération)

      Cop21 : le chef Raoni réclame la reconnaissance des …

      ▶ 1:48
      videos.leparisien.fr/…/cop21-le-chef-raoni-reclame-la-…
      11 déc. 2015

      Vidéo Societe – Le chef Raoni a présenté hier sur le site de la COP21 une alliance pour porter la voix des peuples …

      COP21 : Le Chef Raoni et Pierre Richard lancent un appel …

      ▶
      www.non-stop-zapping.com/…/cop21-le-chef-raoni-et…
      4 déc. 2015

      Le Chef Raoni, figure emblématique de la lutte pour la forêt amazonienne a fait le déplacement et, comme il l’a …

      L’ENTRETIEN – “Les barrages au Brésil vont émettre un gaz …

      ▶
      www.france24.com/…/20151204-entretien-bresil-ecol…
      4 déc. 2015

      Raoni Metuktire lance aussi un appel en faveur de la création du crime d’”écocide“, qui ferait porter une …

      Le chef Raoni et Pierre Richard contre la déforestation

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      www.francetvinfo.fr › Météo › Climat › COP21
      3 déc. 2015

      Le chef Raoni se bat depuis plus de trente ans pour protéger la forêt … reportage sur belomonte, symbole d’un …

      Image issue d'un article pour la recherche "ecocide raoni" (source : metronews)

      Grand chef Raoni : “Il faut reconnaître et punir les crimes …

      metronews-10 déc. 2015
      A cette occasion, nous avons fait 17 propositions (comme la reconnaissance internationale du crime d’écocide ou la sanctuarisation des forêts primaires, ndlr) …

      “Halte aux grands barrages en Amazonie”, plaide le Cacique Raoni

      GEO.fr-5 déc. 2015
      Haro sur les grands barrages hydrauliques en Amazonie. Le gouvernement du Brésil a été symboliquement reconnu coupable de crime d’écocide et de …

      “Nous sommes en permanence menacés”

      Paris Match-27 nov. 2015
      Raoni Metuktire, le Grand Chef du peuple Kayapo, sera présent à la conférence sur le … Parlez nous du projet de loi que vous défendez pour stopper l’Ecocide.

      Un Tribunal pour faire respecter les droits de la nature

      Novethic-7 déc. 2015

      Image issue d'un article pour la recherche "ecocide nature" (source : la Nouvelle République)

      COP21 : dernière ligne droite

      la Nouvelle République-8 déc. 2015
      Cela avance : le 29 novembre, l’Alliance des gardiens de Mère nature et le mouvement End Ecocide on Earth ont remis au secrétaire général de l’ONU une …Image issue d'un article pour la recherche "ecocide raoni" (source : Libération)

      Raoni «très triste» à la lecture du projet d’accord

      Libération-12 déc. 2015
      Avec d’autres chefs indigènes de tous les continents, nous avions transmis 17 propositions à Ban Ki-moon, notamment la reconnaissance du crime d’”écocide” …
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        Un Droit pour la TerreValérie Cabanes

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