L’Invité des Matins d’été par Olivia Gesbert – Avec Cyril Dion et Valérie Cabanes
le 5 juillet 2018
“Il est grand temps de passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée sur les êtres.”
Ce sont les mots de Martin Luther King, prononcés le 4 avril 1967 devant l’église Riverside de New York, alors qu’il condamne fermement la guerre du Vietnam. Ces paroles font aujourd’hui office d’introduction pour le nouvel ouvrage de Cyril Dion. Après avoir réalisé le documentaire Demain, il publie son “Petit manuel de résistance contemporaine” aux éditions Actes Sud. Co-fondateur du mouvement Colibris, il estime que nous sommes face à un danger [environnemental] d’une ampleur comparable à celui d’une guerre mondiale”. Ne comptant pas sur “la bonne volonté des responsables politiques”, il croit au pouvoir des imaginaires et des grands récits pour “engager une véritable « révolution »”.
Comme lui, Valérie Cabanes, auteure de l’essai Homo natura : en harmonie avec la nature, déplore la mainmise des êtres humains sur la “Terre mère”. “Nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis et fermons les yeux” dénonce t-elle, souhaitant que le crime d’écocide soit reconnu au niveau international. Est-il trop tard pour mettre en place un plan biodiversité ?
Petit manuel de résistance contemporaine, récits et stratégies pour transformer le monde Cyril Dion Actes Sud, 2018
Homo natura, En harmonie avec le vivant Valérie Cabanes Buchet Chastel, 2018
Circuits courts, une émission engagée, animée par Anne Le Gall et Maxime Switek.
Circuits Courts passe le bac philo : « Faut-il donner des droits à la nature et aux animaux ? »
· Grand Témoin 1 : Valérie Cabanes, juriste en droit international, auteure de « Un nouveau droit pour la Terre » (Seuil) et « Homo natura. En harmonie avec le vivant » (Buchet-Chastel)
· Grand Témoin 2 : Corine Pelluchon, philosophe, professeure à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. Auteure de « Manifeste animaliste. Politiser la cause animale » (Alma Editeur) et « Ethique de la considération » (Seuil)
· Le Coup de Fil à Pascale Amadou-Romanin, coordinatrice du groupe de citoyens « Gien, sauvons les platanes »
· Reportage : cours sur le droit animalier à la faculté de Brest / François Coulon, correspondant à Nantes
· L’initiative de Cyrielle Hariel : la Norvège, pays en avance sur la cause animale
by admin with no comments yetÉco-dialogue : « Retrouver une relation pacifiée avec la nature » avec Valérie Cabanes
Valérie Cabanes est juriste et essayiste.
Plaidant – en autres engagements ! – pour la reconnaissance des droits de la nature et du crime d’écocide, elle nous invite dans son dernier livre, Homo Natura, à repenser notre relation avec la Nature, nous les homo si peu sapiens …
Rencontre avec une femme engagée :
« Mes voyages dans plus de 40 pays et mes recherches m’ont convaincue que la guerre et la pauvreté sont intimement liées à la sur-exploitation des ressources terrestres et à un partage inéquitable de celles-ci. J’ai aussi pu constater que les modes de vie des peuples autochtones sont les plus à même de préserver le système Terre; ils savent exploiter ses ressources sans jamais l’épuiser car ils se reconnaissent eux-mêmes comme un simple maillon de la chaîne de vie. »
Le 5 juin 2018 – Hôtel de Ville de Metz
Echanges croisés avec Ernst Zürcher, ingénieur forestier, professeur spécialiste de la structure temporelle des arbres, intervenant du film « l’intelligence des arbres » et auteur du livre « Les arbres, entre visible et invisible » chez Acte Sud. Conférence proposée par l’institut européen d’écologie, en partenariat avec « la voix de l’Arbre » et le collectif « Foret du Val de Metz »
Edito : Le temps des châtiments infligés à la vue de tous, censés effrayer, est révolu. Les détenus accomplissent leur peine dans l’isolement des prisons. Quant aux crimes ? Certes, leur champ s’est élargi : l’homme peut désormais se livrer à ses turpitudes dans l’espace ou sur des réseaux numériques gangrenés par la cybercriminalité. Mais leur nature n’est-elle pas la même ? Depuis quelques décennies, cependant, on assiste à une dangereuse mutation. L’Humanité n’exerce plus seulement sa violence contre elle-même, mais contre la Terre. Face à la déforestation massive et aux pollutions répétées, des juristes de tous pays se mobilisent pour qu’apparaisse dans la loi un nouveau terme : écocide. Meurtre contre la nature. Nous aurons finalement inventé un crime inédit … pour lequel il est urgent de trouver un châtiment !
by admin with no comments yet
Event 27.06.2018 | 15:00 – 27.06.2018 | 18:30
European Parliament, Rue Wiertz 60, room A1G3
Combating environmental criminality and ecocide
15.00 – 15.10
Opening by MEP Florent Marcellesi
MODERATOR: MEP Michèle Rivasi
Speakers:
MODERATOR: MEP Pascal Durand
Speakers:
Registration here : https://www.greens-efa.eu/en/article/event/7876/
by admin with no comments yetLes arbres sont à la mode, un coup d’oeil en librairie suffit à le prouver. Mais au-delà d’une tendance, pourquoi fascinent-ils les sociétés post-industrielles ? Que nous apprennent les dernières découvertes scientifiques de leurs prodiges ? Ce hors-série cherche à comprendre ce regain d’intérêt après plusieurs décennies marquées par les coupes et la déforestation partout dans le monde. Des spécialistes, mais aussi des acteurs de terrain, expliquent pourquoi les arbres sont indispensables à la vie sur terre. Ils indiquent des pistes pour protéger ces lanceurs d’alerte ; nos meilleurs alliés pour préserver la santé de la planète et sa beauté.
by admin with no comments yetC’est un phénomène mondial ! Face à l’inaction des politiques pour enrayer les changements climatiques : un recours prend de l’ampleur et il est juridique. Des familles et des municipalités portent désormais plainte contre des Etats et des multinationales.
Invités :
– Marie Toussaint, fondatrice de l’association Notre affaire à tous
– Valérie Cabanes, juriste internationale
– Maurice Freschet, lavandiculteur français, plaignant
– Daniel Noonan, porte-parole de l’association Our Children’s Trust.
Zoom sur la 15ème édition du Forum international de la météo et du climat et son colloque Financer la transition vers une société bas carbone avec Anne Girault, directrice de l’agence parisienne du climat et Benoît Leguet, directeur général d’I4CE.
by admin with no comments yet
Le 25 mai 2018 par Stéphanie Senet
Alors que des fleuves ont obtenu, l’an dernier, en Inde et en Nouvelle-Zélande, une personnalité juridique à part entière, la reconnaissance des droits de la nature fait son chemin dans le monde. Une évolution indispensable à la préservation du vivant, selon la juriste Valérie Cabanes, auteure du livre Homo natura, aux éditions Buchet Chastel.
Vous avez publié cet essai un an après votre livre intitulé Un nouveau droit pour la terre[1], où vous défendiez notamment la création d’un crime d’écocide. Aujourd’hui, vous semblez plutôt vous intéresser à la nécessaire reconnexion de l’homme avec la nature.
Mon premier ouvrage a dressé un bilan planétaire, qui m’a effrayée moi-même en l’écrivant. Je me souviens avoir été paralysée pendant un moins, en me disant qu’on était foutus. J’ai voulu montrer que tous les sujets étaient interconnectés alors que dans le milieu écologiste, on a tendance à se focaliser sur un seul thème, les pesticides, le climat, le nucléaire… J’ai aussi voulu retracer l’histoire du droit de l’environnement pour montrer la vision anthropocentrée qui l’a animée. Dans ce livre, j’ai souhaité au contraire amener une réflexion plus profonde, plus philosophique, plus personnelle aussi. Si le droit est le reflet de notre niveau de conscience à un moment donné, il faut s’intéresser aux blocages, dans nos sociétés occidentales, qui ont conduit à séparer les êtres humains des autres êtres vivants.
Quels sont ces blocages ?
Le droit international occidental s’est construit, il y a 500 ans, au moment où les grandes puissances sont parties à la conquête du monde. On a alors vu émerger deux écoles, celle de Salamanque qui a proposé au Pape et à Charles Quint de considérer tous les êtres humains sur un pied d’égalité et celle des Etats qui ont davantage cherché à réguler les échanges commerciaux possibles avec ces nouvelles régions. 500 ans plus tard, alors qu’on est devenus extrêmement puissants en s’appuyant sur les conquêtes et l’esclavage, on se retrouve avec des droits de l’homme et surtout un important droit commercial et un droit à la propriété. C’est un droit entièrement anthropocentré, qui démontre une volonté de maîtriser et de posséder le vivant.
La suite à lire sur Le journal de l’Environnement en ligne : http://www.journaldelenvironnement.net/article/il-faut-remodeler-le-droit-international-pour-preserver-le-vivant,91822
by admin with no comments yet
Émission Visages Présentée par Thierry Lyonnet – mercredi 25 avril
Sur RCF, la juriste en droit international, spécialisée dans les droits de l’homme, raconte son parcours hors normes, guidé par le courage, la nécessité de s’engager mais aussi l’empathie et une réelle préoccupation pour la planète et pour l’espèce humaine.
« Je ressens très régulièrement une forme d’empathie et de souffrance à distance des peuples que j’ai pu rencontrer et de tous ceux qui vont souffrir du changement climatique, de la crise écologique actuelle »
18 ans sur le terrain
« On est intimement liés à la situation dans le monde. » Valérie Cabanes a « passé 18 ans à diriger des programmes internationaux dans les champs de la santé et des droits humains destinés à des personnes handicapées, des femmes et des enfants exploités et victimes de violence, des enfants de la rue et des réfugiés », écrit-elle sur son site internet.
Après des études à l’institut Bioforce à Lyon, et une première mission au Burkina Faso, c’est au Pakistan, auprès des réfugiés afghans dont certains avaient sauté sur des mines qu’elle comprend l’importance des enjeux géopolitiques, dans un pays marqué par un conflit avec la Russie entre 1979 et 1989. « J’ai été très touchée par le peuple Afghan, d’une grande dignité, d’une grande poésie, d’une grande finesse intellectuelle, ce dont on ne se rend plus compte aujourd’hui avec tout ce que l’on raconte depuis 20, 25 ans. » C’est aussi là qu’elle prend conscience que de « la lutte qu’on peut mener au niveau international pour défendre les droits humains ».
« On l’explique sur un plan neuroscientifique, le cerveau peut comprendre un problème, peut l’analyser, peut anticiper et réfléchir à des solutions, mais on sait qu’il ne passe pas à l’action s’il n’a pas vécu une émotion : il faut que ça passe par l’émotion. Et je pense que c’est probablement ce qui me distingue parfois du milieu académique et qui fait que mon discours aussi même dans la forme est différent. C’est parce que je vis dans mes tripes… Quelque part je ressens très régulièrement une forme d’empathie et de souffrance à distance des peuples que j’ai pu rencontrer et de tous ceux qui vont souffrir du changement climatique, de la crise écologique actuelle. »
En Ouganda, où elle effectuait une autre mission elle a été prise en otage. « Ça m’a encore plus rendu empathique, j’ai ressenti en tant que mère, en tant que femme, ce que pouvaient représenter la peur, le danger. » Avec cette prise de conscience que « la violence est réelle, et qu’ici en France on vit dans des pays particulièrement préservés ». En 2001, elle reprend des études, un double diplôme droit international et droits de l’homme, pour prendre la tête de l’ONG Planète Enfants & Développement. À 36 ans, elle oriente son engagement vers l’environnement et s’implique dans la défense des droits des peuples autochtones. Sa thèse en anthropologie juridique est consacrée au peuple Innu, qui vit au nord du Québec.
ÉCOUTER ► Pour que soit reconnu le crime d’écocide
Son combat, la reconnaissance du crime d’Écocide
« Je suis fille de hippies », raconte Valérie Cabanes. Tout de suite on pense flower power et bons sentiments. C’est vrai que ses parents étaient des vrais, trois semaines après la naissance de leur fille en Bretagne en 1969 ils partaient déjà au Maroc, puis en Inde, au rythme de leur travail et de leur quête spirituelle. Mais pour elle, c’est une enfance marquée par les rencontres avec d’autres cultures, par « la découverte d’une planète magnifique qui [l’inspire] chaque jour ». Et aussi « une tolérance à la différence et à la capacité sortir de ses cadres de référence ». Valérie Cabanes ressentait, enfant, une réelle inquiétude. « Ce qui me perturbait beaucoup c’était l’état du monde. » À 10 ans, elle a été la plus jeune membre des Amis du Livre de la paix de Bernard Benson, contre les armes nucléaires !
Aujourd’hui, Valérie Cabanes est la porte-parole du mouvement End Ecocide on Earth et fait partie de ceux qui ont organisé le procès fictif de Monsanto à La Haye. « Je m’oppose à ce qui dans l’industrie finalement devient une menace pour nous tous, sous prétexte d’apporter du confort immédiat. » À l’entendre, rien d’idéologique, « juste du pragmatisme » et une vision à plus long terme que notre profit immédiat. Pourquoi donc voulons-nous tant accumuler, même le superflu, surtout le superflu ? Pourquoi cette course au profit qui nous entraîne vers une auto-destruction ?
fuite en avant dans le progrès : de quoi avons-nous peur ?
Avec son frère elle a fait le calcul : la fortune de Bill Gates lui permettrait de vivre… 8 millions d’années au SMIC français ! Elle a aussi été vérifier où le milliardaire place sa fortune : par exemple dans la société Calico, propriété de Google, spécialisée dans la recherche sur le vieillissement, « qui travaille sur comment repousser le moment de la mort ». Les technologies, c’est ce que « les transhumanistes ont choisi pour se dire ‘foutu pour foutu, essayons de trouver des solutions pour que l’homme n’ait plus besoin de la nature, pour que l’homme devienne immortel…!' » Au fond, et si c’était ça le problème, les hommes et leur peur de mourir ? « En y réfléchissant profondément je crois que c’est ça… » confie la juriste.
« Les peuples premiers qui ont encore la possiblité de vivre de façon traditionnelle n’artificialisent quasiment pas leur environnement ; ils le connaissent parfaitement et surtout ne l’abîment pas. Ils ont su perdurer pendant des millénaires sans compromettre les capacités de régénération des écosystèmes dans lesquels ils collectent leurs ressources vivrières. Ils savent puiser dans leur écosystème local, sans l’épuiser, tout ce qui est nécessaire à leur habitat, à leur médecine, à leur énergie, à leurs loisirs et plaisirs esthétiques et, au-delà, à leur bien-être psychologique et spirituel… Mais pour cela elles ont accepté de rester humbles et de ne pas sombrer dans l’avidité et la cupidité. Elles ont accepté leur vulnérabilité, elles ont accepté de ne pouvoir tout maîtriser. »
Valérie Cabanes, « Homo Natura – En harmonie avec le vivant » pp. 45, 46
Bloc-notes sur La Vie – réaction de Jean-Claude Guillebaud, journaliste, écrivain et essayiste publié le 07/05/2018
Valérie Cabanes, une sentinelle du désastre
by admin with no comments yet