L’Appel de Paris a célébré le 14 novembre à l’UNESCO ses dix ans d’existence sous la forme d’un colloque international organisé par l’ARTAC, l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse, auquel fut conviée la porte-parole d’End Ecocide on Earth, Valérie Cabanes, afin de présenter la stratégie du mouvement.
Cet Appel, signé en 2004 par de très nombreuses personnalités scientifiques, l’ensemble des Conseils de l’Ordre des médecins des vingt-cinq Etats-membres de l’Europe de l’époque, 1.500 ONG et 350.000 citoyens européen, énonçait :
1 – que la plupart des maladies sont causées par la pollution chimique ;
2 – qu’en raison de cette pollution, l’enfance est en danger ;
3 – et que si nous continuons à polluer l’environnement comme nous le faisons, c’est l’espèce humaine elle-même qui se met en danger.
Ce colloque a réuni des scientifiques, des acteurs politiques et associatifs formulant le souhait que la pollution soit considérée pénalement comme un crime contre l’humanité.
En janvier dernier, les auteurs de la Charte de Bruxelles, dont End Ecocide on Earth, lançaient une pétition allant dans le même sens.
Ce colloque fut l’occasion de pointer l’absence de politiques cohérentes en matière de santé et d’environnement, avec notamment la non prise en considération de la dimension environnementale dans l’émergence des maladies et affections de notre époque; l’absence de prévention environnementale qui en résulte ; enfin le déni persistant des pouvoirs politiques face aux preuves scientifiques qui s’accumulent, alors que simultanément les « pollueurs non-payeurs » continuent de polluer sans limite et que les victimes de la pollution sont en réalité les « pollués payeurs ».
Lors de son allocution, le Pr Belpomme, cancérologue et organisateur du colloque, a donc expliqué que c’est désormais « au plan moral et juridique que doit se situer le combat actuel. En vertu de l’Appel de Paris, il apparaît en effet que les pollutions, et destructions de la nature les plus graves, parce qu’elles ont pour conséquence la survenue d’une atteinte à la santé, à la vie (faune et flore comprises) et à la survie des générations futures, doivent être considérées comme de véritables crimes et donc sanctionnées pénalement.
Face à la recrudescence des cancers, des malformations congénitales ou encore des maladies chroniques et neuro-dégénératives, que lui-même et d’autres scientifiques attribuent à un environnement sans cesse pollué, il en appelle à la Cour pénale internationale (CPI). Et rejoint ainsi au nom des signataires de l’Appel de Paris, le groupe de travail mis sur pied par End Ecocide on Earth pour que ce souhait devienne réalité.
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