Ça y est ! Après dix ans de bataille acharnée sur l’écocide – un concept qui a aujourd’hui largement émergé dans le débat public et qui a été ardemment défendu par la Convention citoyenne pour le climat notamment – Valérie Cabanes tire sa révérence. Le temps est venu de faire un break, « de passer le relais à une jeunesse engagée sur le sujet ». « C’est la meilleure des satisfactions, la meilleure des gratifications. Si j’arrive à ne plus être là sur un combat, c’est que quelque part j’aurai réussi ce que je veux », confie-t-elle au micro de Novethic.
Sans tabou, et en toute modestie, cette juriste internationale, très engagée sur le terrain, revient sur une vie bien remplie, guidée par ses valeurs, « pour pouvoir s’endormir sur ses deux oreilles tous les soirs », et passée la plupart du temps aux quatre coins du monde, ses enfants sous le bras, en Ouganda, au Pakistan ou au Cambodge. Autodidacte sur les questions climatiques et environnementales, elle appelle les jeunes à s’engager, à recréer du lien et à ne surtout pas céder au désespoir et à l’isolement. « On a tous envie à un moment de se cacher chez soi et de ne plus entendre parler de rien, moi la première, mais c’est dangereux« , prévient-elle.
« J’ai l’impression d’avoir semé des petites graines qui ont germé », se réjouit la quinquagénaire qui s’apprête à devenir grand-mère. « Aujourd’hui, je suis entourée de jeunes et j’ai envie de leur passer la main car tous les sujets sur lesquels j’ai travaillé sont lancés et sont en phase ascendante. Ils mettront un certain temps à être reconnus, votés, et appliqués, mais je suis convaincue que ça va marcher et que le crime d’écocide va être reconnu parce qu’on ne peut pas faire autrement que de reconnaître que détruire les conditions de vie sur Terre est une menace pour la paix, une menace pour la sécurité humaine, c’est une évidence. » Cette fois, Valérie Cabanes n’a pas prévu de partir au bout du monde mais au contraire de s’ancrer chez elle, à Bassillac, près de Périgueux. Elle entend développer des projets artistiques à l’instar de l’exposition « Nature en Soi, Nature en Droit » qui se trouve actuellement exposée au Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère sur la relation de l’Homme à la Nature et l’émergence des Droits de la Nature en Europe et dans le monde. « Je fonctionne à l’instinct et à ce qui me fait vibrer », assure-t-elle. Une liberté qu’elle a toujours revendiquée, sans jamais céder à l’oubli de soi qui gagne souvent les militants.
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