La juriste Valérie Cabanes, spécialisée dans les droits de l’homme et le droit humanitaire, combat pour faire reconnaître l’écocide, ou crime contre l’environnement.
Aujourd’hui, le droit manque d’une vision écosystémique et il ne reconnaît les préjudices écologiques – quand il les reconnaît – qu’après le désastre. Il nous faut absolument adopter une posture préventive. Or, c’est ce que permet l’attribution d’une personnalité juridique à la nature. Celle-ci peut alors défendre son droit « fondamental » – donc non conditionné à des devoirs – à exister, se régénérer et s’épanouir, indépendamment des services qu’elle rend ou pas aux humains. Ce qui, au final, permet aux espèces et écosystèmes vivants de jouer leur rôle dans le maintien de la vie sur Terre.
En Nouvelle-Zélande, l’accord trouvé à propos du statut de la rivière Whanganui entre la tribu maorie locale et le gouvernement a permis de reconnaître l’unité indivisible du fleuve et son statut d’être vivant (appelé « Te Awa Tupua »), en englobant tous ses éléments physiques et métaphysiques depuis les montagnes jusqu’à la mer. Mais aussi de lui attribuer une personnalité juridique. Il faut retenir de cette jurisprudence la volonté affichée, par des populations autochtones ou par des juges soucieux de l’avenir des générations présentes et futures, de mieux préserver l’environnement en reconnaissant la nature comme sujet de droit. Car aucun des droits fondamentaux de l’homme ne pourra être garanti si les écosystèmes dont nous dépendons ne sont pas protégés pour leur valeur intrinsèque.
by admin with no comments yetLes 1er et 2 décembre 2015, dans le cadre de la COP21 et du « Sommet de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature », j’ai eu l’immense plaisir de modérer deux tables rondes riches en émotions à la mairie du VIe arrondissement de Paris.
Le sommet de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature a pour but de rassembler les représentants autochtones et défenseurs de l’environnement pour aborder, du point de vue des populations les plus fragiles et affectées les thématiques liées aux changements climatiques et à la dégradation des éléments naturels.
L’Alliance des Gardiens de Mère Nature jette les bases d’un nouveau rassemblement favorisant la convergence des luttes.
Vidéo du lancement officiel de l’Alliance
Vous pouvez aussi visionner la conférence « de l’éthnocide à l’écocide « sur ce site.
Intervenants de la table ronde :
– Cacique Raoni Metuktire, peuple Kayapó, Brésil
– Kanato Yawalapiti, peuple Yawalapiti, Brésil
– Felicio Pontes, procureur du MPF (Ministère Public Fédéral), Brésil
– Humberto Piaguaje, peuple Secoya, Equateur
– Francois Paulette, Dene Nation, Canada
Modération :
– Valérie Cabanes, porte-parole du mouvement citoyen End Ecocide on Earth, France
Evénement organisé par Planète Amazone, en partenariat avec l’Instituto Raoni, End Ecocide on Earth, ATIX, Nature Rights, Amazon Watch…
by admin with no comments yetRaoni et sa délégation ont été reçus par François Hollande à Paris le 29 novembre 2012, après s’être manqués à Rio en juin dernier.
Depuis Rio, nous attendons une réponse à ce courrier que j’avais préparé pour Planète Amazone et qui avait été remis à François Hollande.
Rio +20 – Appel au Président de la République
Pour l’instant le Président français s’est engagé à évoquer la cause Kayapo auprès de Dilma Rousseff, Présidente du Brésil; mais quid de la complicité des entreprises françaises dans la construction de grands barrages en Amazonie ???
J’ai adressé à ce sujet un courrier à ALSTOM au nom de Planète Amazone en novembre 2011 :
Et j’ai publié deux articles polémiques, l’un dans les Nouvelles de Survival International :
l’autre dans Le Jeudi :
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