Le peuple Innu, en forêt boréale québécoise sur un territoire ancestral qu’ils nomment le Nitassinan, doit faire face aux velléités énergivores des gouvernements du Québec et du Canada.
L’un des projets du Plan Nord, programme de développement économique des régions nordiques du Québec annoncé en mai 2011, inclut la construction d’un grand barrage hydroélectrique sur la rivière la Romaine, une des dernières grandes rivières sauvages encore préservées.
J’ai dénoncé ce projet de barrage dès 2008 lors de la période de concertation entre Hydro-Québec et les Innus, constatant un manque flagrant de données dans les études d’impact ainsi qu’un manque d’informations apportées aux populations autochtones afin que leur consentement soit éclairé.
Je suis intervenue lors d’un colloque au CIERA à Québec lors d’une intervention titrée :
« Peut-on vouloir une autonomie gouvernementale tout en cédant son assise territoriale? Le cas de la communauté innue d’Ekuanitshit au Québec » – le 17 avril 2008 à Québec:
Intervention au colloque du CIERA
J’ai en particulier fait mes recherches entre 2007 et 2009 au sein de la communauté d’Ekuanitshit (Mingan) qui devait se prononcer sur ce projet de barrage menaçant leurs territoires traditionnels de chasse et de pêche et voué à perturber la quiétude de la communauté le long de la route 138.
J’ai recueilli la parole des aînés avec le juriste Jean-Paul Lacasse qui a fait l’objet d’un chapitre dans ce beau livre dirigé par Mathieu d’Avignon et Camille Girard aux éditions PUL :
Livre " A-t-on oublié que jadis nous étions frères"
J’y ai aussi rencontré Rita Mestokosho, poétesse innu, devenue aujourd’hui Vice-Chef de la communauté d’Ekuanitshit. Nous avons travaillé ensemble à une déclaration publique lors des audiences publiques avec Hydro-Québec. Voici son discours :
Ma mémoire est la vôtre – Rita Mestokosho
A l’époque, il n’a pas été évident de départager la communauté sur le sujet. Certains étaient inquiets des conséquences écologiques, humaines et culturelles de ce méga-projet, d’autres espéraient sortir d’un assistanat gouvernemental humiliant grâce aux retombées économiques promises en termes d’emploi et de redevances.
Aujourd’hui, les Innus sont déçus et se mobilisent activement à travers les médias, les réseaux sociaux et la concertation des Chefs.
J’ai publié en 2009 plusieurs articles dans les revues d’associations engagées comme Survival International, ICRA, CSIA-Nitassinan :
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