Émission Les lanceurs d’alerte de Claire Nouvian sur France Inter du 19 août 2017
avec Valérie Cabanes et Dominique Bourg
En 2014, 116 activistes écologistes étaient assassinés en défendant l’environnement. Des crimes non seulement restés impunis mais souvent commis avec la complicité des Etats.
Le seul tort de ces nouveaux défenseurs de la Terre ? Tenter d’empêcher des multinationales de détruire des écosystèmes remarquables et ancestraux, dans leur quête de nouveaux minerais ou de nouvelles ressources à exploiter.
Droits humains = droits de la nature
Une grande partie des victimes sont des peuples autochtones, comme les Indiens Guarani au Brésil, qui tentent en vain de s’opposer à la spoliation et la destruction de leur lieu de vie, d’histoire, d’enracinement…
Aujourd’hui, défendre les droits de l’homme revient bien souvent à défendre les droits de la Terre. Or, la nature n’a pas de droits. Les cours d’eau, les arbres, les océans, les animaux sont dénués de statut juridique. Pour défendre la biosphère, il faut nécessairement démontrer les impacts de la destruction ou de la pollution de l’environnement sur les humains.
by admin with no comments yetVendredi 23 septembre à 19h
Lieu : Le Consulat 30 rue Ballu Paris 9e
Avec Valérie Cabanes d’End Ecocide on Earth, Sabine Gagnier d’Amnesty international et Laetitia Liebert de Sherpa
Trop souvent les grandes entreprises multinationales restent impunies alors que même que des crimes graves sont commis contre l’environnement ou les droits sociaux. Retranchées derrière leurs chaînes de sous-traitances ou tout simplement protégées par le droit national de leur pays d’origine, les victimes se retrouvent démunies pour obtenir réparation.
En s’appuyant sur sa recherche et ses interventions dans des cas de violations de droits humains liés aux activités des entreprises, Amnesty International compte obtenir des États qu’ils mettent en œuvre, sur le plan national et international, des cadres juridiques pour contraindre les entreprises à rendre des comptes. Amnesty International réclame en effet un contrôle efficace et effectif sur les entreprises dans leur pays d’origine et à l’étranger et la possibilité, pour ceux dont les droits sont bafoués, d’obtenir réparation.
Valérie Cabanes est juriste, spécialisée dans le droit international humanitaire et les droits humains. Elle se bat depuis de nombreuses années pour la reconnaissance du crime “d’écocide” pour sanctionner les responsables d’atteintes à la Nature. Auteur du livre qui paraîtra début octobre “Un nouveau droit pour la Terre”, elle s’insurge contre ce système où les “peuples et sociétés sont dépossédés de leurs moyens d’existence à travers le monde par la destruction de leur environnement. L’écocide n’est pas un crime de plus, s’ajoutant à toutes les autres atteintes aux droits humains. Il est désormais le crime premier, celui qui ruine les conditions mêmes d’habitabilité de la Terre. D’ores et déjà, les dérèglements en cours attisent injustices et tensions géopolitiques tandis que les saccageurs de la planète restent impunis”.
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