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      Reconnaissons que la Nature a des droits !

    • Déc 11thIntervention télévisée sur TV5 Monde

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    • Déc 6thle Tribunal international des droits de la nature

      Un tribunal international pour préserver la nature

       

      Un très bel article dans Kaizen : extraits

      (à lire en intégralité ici) Thomas Masson

      le 21 décembre 2015

      En parallèle de la COP21 s’est tenue, du 4 au 5 décembre 2015, la troisième édition du Tribunal international des droits de la nature. À la barre : des peuples indigènes, des experts et des personnalités, défenseurs du caractère sacré de la Terre. Gouvernements et entreprises ont été jugés par contumace. Compte rendu d’audience.

      À l’initiative de l’association GARN (Global Alliance for Rights of Nature) le Tribunal international des droits de la nature a pour volonté d’instaurer un cadre juridique international pour protéger les écosystèmes et de qualifier toute enfreinte à la Déclaration universelle des droits de la Terre comme un crime d’écocide.

      Dans cette optique, elle a organisé la troisième édition de ce tribunal, qui s’est déroulée à la maison des Métallos, à Paris, un ancien haut lieu d’actions politiques de résistance. C’est dans ces murs que près de 65 plaignants, de 32 nationalités et 7 langues différentes, ont plaidé pour une justice environnementale.

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      Rituel naturel

      Pour replacer la Terre au centre des débats, des cérémonies chamaniques inaugurent le procès.

      Casey Camp-Horinek, militante des droits des peuples autochtones et environnementaliste, et trois autres femmes du peuple Ponca (Oklahoma, États-Unis) saluent les quatre directions. Ce rituel est effectué pour relier entre-elles toutes les personnes de la salle, pour prendre conscience du moment présent et pour invoquer de la bienveillance. Elles rendent hommage aux quatre points cardinaux, puis au Haut et Bas. Elles effectuent ce rituel en faisant brûler de l’encens au parfum d’aiguilles de pin.

      Casey Camp-Horinek prend ensuite la parole devant un auditoire de près de 250 personnes : « Je vous vois, je reconnais vos esprits. Nous ressentons tous de la peine. Il est temps pour l’humanité de se remettre en question, de faire des efforts. En ce moment, nous ne méritons peut-être pas d’être sur Terre. Nous essayons de dominer alors que la planète est sacrée et qu’elle prend soin de nous. La Terre-Mère est généreuse ; elle est toujours avec nous. Mais nous oublions cela. Nous sommes là pour nous rappeler de son existence, pour évoquer ses droits et pour prôner sa défense, dans une voie positive. C’est peut-être le moment pour l’humanité de ne former qu’un, de s’apercevoir que toute forme de vie possède un esprit. Oui, c’est une bonne chose que nous soyons là ce matin. »

      Plaidoiries

      Après ces rituels, le tribunal entre en session. Les plaignants, de José Bové au chef Kayapo (Brésil) Raoni Metuktire, tiennent un discours poétique sur la planète. Ils parlent d’une « Terre vivante », d’un « organisme vivant » et d’une « Terre-Mère ». Les cours d’eau, forêts, sols et êtres vivants sont décrits comme sacrés et animés d’esprits.

      Et, quand vient le moment de dénoncer les crimes perpétrés contre la nature, les critiques sont acérées. Les plaintes portent sur les énergies fossiles, la déforestation, la privatisation et la pollution de l’eau, les accords de libre-échange, le nucléaire, les mines d’extraction, la financiarisation de la nature, l’expulsion de populations de leurs terres, etc. Les plaignants évoquent alors une nature « bafouée et exploitée », une planète « en crise » et un « état d’urgence climatique ». Toutes les personnes venant à la barre pointent du doigt l’irresponsabilité des gouvernements et des entreprises.

      Pablo Solón (Bolivie, Fundación Solón) dénonce « la folie du capital et du pouvoir ». David Kureeba (Ouganda, Global Forest Coalition and Friends of the Earth) demande aux gouvernements d’arrêter de vendre des concessions aux entreprises et de laisser les communautés locales reprendre le pouvoir de décider. Maxime Combes (France, Attac) suggère de « supprimer l’article 3.5 de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique qui sacralise le commerce international, aux dépens de mesures écoresponsables ». Il qualifie ensuite les industries fossiles – privées et publiques – « d’ennemies no 1 de la nature et d’adversaires de l’humanité ». S’appuyant sur des études, il demande de laisser au moins 80 % des énergies fossiles dans le sol. Desmond D’sa (Afrique du Sud, SDCEA) parle d’une industrie pétrochimique ayant une « soif du gain » et considérant la Terre comme « un jouet ». Sous des applaudissements nourris, il affirme que « le temps de se rassembler, de ne faire qu’un, est venu ».

      Maude Barlow (Canada, The Council of Canadians) parle d’une « eau trop exploitée et polluée » et clame qu’elle ne doit plus être considérée « comme un bien marchand », mais comme « un cadeau divin ». Tony Clark (Canada, Polaris Institute) regrette que la nature soit considérée comme du « capital » et un « organisme mort ».

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      Sentences

      À l’issue des deux jours de plaidoiries, les juges font part de leurs délibérés. La première de leurs recommandations est de faire en sorte que le Statut de Rome (adopté en 1998 par 120 États, fut le préalable à la constitution de la Cour pénale internationale – CPI) rende possible la poursuite des responsables de crimes d’écocide devant la CPI (officiellement entrée en fonction en 2002, elle a le pouvoir de juger les crimes internationaux : contre l’humanité, de guerre et les génocides).

      Le gouvernement équatorien est tenu responsable des actes de criminalisation de défenseurs de la nature. Le tribunal a condamné les chantiers des barrages du Belo Monte et du Tapajós. Les juges ont déclaré que le cas Chevron (déversement de milliards de litres de pétrole à ciel ouvert, en Equateur et au Brésil) « est l’un des pires cas d’écocides jamais perpétrés en Amazonie » et qu’une « justice restauratrice doit être appliquée sans délais ». D’autres cas ont été « ouverts » et seront traités lors de la prochaine édition du Tribunal international des droits de la nature (il se tiendra au Maroc ou à La Haye).

      (…)

      Thomas Masson

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    • Déc 3rdConférence « Convergence des initiatives pour un Droit de la Terre »

      FR-invit-conf-1Nous avons organisé en collaboration avec NatureRights, Attac et la Global Alliance for the Rights of Nature le 3 décembre 2015 à Place to B une grande conférence où plusieurs panélistes de renommée ont illustré la convergence croissante des mouvements en faveur d’un nouveau cadre juridique pour protéger la sureté de la planète et le Vivant (les droits de la nature, le droit de l’homme à un environnement sain, les droits des générations futures, le crime d’écocide, la justice climatique, les droits de l’humanité, etc.) avec :
      Samanta Novella, Natalia Greene, Geneviève Azam, Alberto Acosta, Patricia Gualinga, Cormac Cullinan, Tom Goldtooth, Shannon Biggs, Corinne Lepage, Koffi Dogbevi, Mireille Delmas-Marty, Emilie Gaillard, Osprey Orielle Lake, Yann Aguila, Laurent Neyret, Roger Cox, Marie-odile Bertella, Valérie Cabanes, Marie Toussaint and Vandana Shiva

      Voici un extrait sur la partie consacrée aux initiatives contraignantes: éco-crimes et écocides (30 mns)
      avec Laurent Neyret, Valérie Cabanes et Vandana Shiva

      Vous pouvez aussi visionner l’intégralité de la conférence (2 h) :Droits de la Nature / Droits de l’homme, construire une réponse juridique commune pour répondre à la crise planétaire.

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    • Déc 2ndSommet de l’alliance des gardiens de mère nature – Conférence « De l’ethnocide à l’écocide »

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      Les 1er et 2 décembre 2015, dans le cadre de la COP21 et du « Sommet de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature », j’ai eu l’immense plaisir de modérer deux tables rondes riches en émotions à la mairie du VIe arrondissement de Paris.

      Le sommet de l’Alliance des Gardiens de Mère Nature a pour but de rassembler les représentants autochtones et défenseurs de l’environnement pour aborder, du point de vue des populations les plus fragiles et affectées les thématiques liées aux changements climatiques et à la dégradation des éléments naturels.
      L’Alliance des Gardiens de Mère Nature jette les bases d’un nouveau rassemblement favorisant la convergence des luttes.

      Vidéo du lancement officiel de l’Alliance

      Vous pouvez aussi visionner la conférence « de l’éthnocide à l’écocide « sur ce site.

      Intervenants de la table ronde :
      – Cacique Raoni Metuktire, peuple Kayapó, Brésil
      – Kanato Yawalapiti, peuple Yawalapiti, Brésil
      – Felicio Pontes, procureur du MPF (Ministère Public Fédéral), Brésil

      – Humberto Piaguaje, peuple Secoya, Equateur
      – Francois Paulette, Dene Nation, Canada

      Modération :

      – Valérie Cabanes, porte-parole du mouvement citoyen End Ecocide on Earth, France

      Evénement organisé par Planète Amazone, en partenariat avec l’Instituto Raoni, End Ecocide on Earth, ATIX, Nature Rights, Amazon Watch…

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    • Nov 29thCOP21: Remise des amendements sur l’écocide à Ban Ki Moon

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      Lors de la soirée One Heart One Tree à l’ouverture de la COP21 à Paris , ce fut l’occasion pour le Cacique Raoni et moi-même de rencontrer plusieurs personnalités pour les sensibiliser à l’écocide planétaire (ci dessous Mary Robinson et Marion Cotillard, ou encore Anggun). Ce fut surtout une occasion unique de remettre le projet d’amendements du Statut de la Cour Pénale Internationale portant sur le crime d’écocide à Ban Ki Moon afin qu’il soit alerté de nos démarches.

       

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    • Nov 27thCréation de l’Alliance des gardiens de Mère-Nature

      A la demande du Cacique Raoni, nous nous sommes réunis dès le début de la COP21 avec des représentants autochtones des 5 continents afin de préparer un texte de 17 recommandations auprès des chefs d’Etats porté par l’ Alliance des gardiens de Mère Nature.

       

      Première étape : Rédaction collective des recommandations dont la reconnaissance du crime d’écocide

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      Séance de travail du 28 novembre 2015

       

      IMG_2110Le cacique Raoni préside la séance, épaulé par Gert-Peter Bruch (Planète Amazone), Paul Watson (Sea Shepherd) et moi-même pour End Ecocide on Earth.

       

       

       

       

      Le 30 novembre : Discussion avec le caucus autochtone des Nations UniesIMG_2124

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      Le 2 décembre : Remise du texte à François Hollande à l’Elysée

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      Consultez le document ici

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      Autres rencontres en vue de soutiens diplomatiques

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      ici avec le Prince Albert de Monaco au Bourget.

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    • Oct 2ndPeut-on parler de crimes climatiques ? Positive Economy Forum 2015

      Intervention filmée Valérie Cabanes

      Pourquoi les énergies fossiles menacent la sûreté de la planète…

      Pourquoi les énergies fossiles menacent la sûreté de la planète ? Que peut-on faire pour freiner l'écocide global en cours.Intervention de Valérie Cabanes – Porte Parole d'End Ecocide on Earth – au Positive Economy Forum 2015

      Posted by Arrêtons l'Ecocide – End Ecocide on Earth on mercredi 7 octobre 2015

      Allocution Positive Economy Forum
      18 septembre 2015 – Le Havre

      secheresse et guerre

      En 2008, un rapport de l’Union européenne alertait sur les risques de déstabilisation politique dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en lien avec une sécheresse
      En 2008, un rapport de l’Union européenne alertait sur les risques de déstabilisation politique dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord en lien avec une sécheresse qui, de fait, a démarré en 2007 et s’est prolongée jusqu’en 2010 . De nombreux territoires ont manqué d’eau et l’agriculture, devenue impossible, à pousser à l’exode de très nombreuses populations, dont au moins 1 million de syriens qui ont trouvé refuge dans les banlieues des grandes villes, déjà bien occupées par des réfugiés de la guerre en Irak.
      Les études, en particulier américaines, menées en Syrie sur ce lien entre sécheresse et conflit ont aussi démontré que l’insurrection a essentiellement commencé dans ces zones où les déplacés recevaient très peu d’aide de la part du régime de Bachar Al-Assad.
      Depuis, le conflit syrien a fait au moins 200 000 morts et 7,6 millions de déplacés internes. Plus quatre millions qui sont aujourd’hui réfugiés dans 5 pays limitrophes de la Syrie. On ne comptait en 2014 selon le HCR que 4% de réfugiés syriens en Europe… en augmentation cette année certes, mais dans une proportion marginale. Nous voyons pourtant comment nous, pays européens bien plus aisés, nous vivons cette réalité comme un tremblement de terre, comment la Hongrie déploie une énergie du guerre face aux familles arrivées à ses portes..
      Il va pourtant falloir nous y habituer. Si l’on ne compte que les personnes qui seront amenées à se déplacer en lien avec le changement climatique, et son lot de sécheresses ou à l’inverse d’inondations, voire de submersions ; on estime à 150 voire 250 millions de personnes qui devront fuir leur lieu de vie d’ici à 2050, dont 60 millions sur la seule Afrique sub-saharienne d’ici à 2020… Je ne compte pas, comme en Syrie, l’effet domino que cela aura sur les pouvoirs en place dans ces pays…
      Nous ne pouvons plus nous permettre de ne réagir que quand des crises surviennent . Il faut en comprendre la source. Et surtout il nous faut réfléchir et proposer dès aujourd’hui les moyens d’agir à la source.
      De quelle source parlons-nous ? du réchauffement climatique ?? non celui-ci est une conséquence. Car il est enfin admis que ce réchauffement mais aussi toutes les autres limites planétaires que nous avons franchies ou que nous sommes sur le point de franchir : érosion de la biodiversité, déforestation massive, pollution des eaux et des sols, acidification des océans sont des conséquences directes de nos modes de consommation et de production depuis l’avènement de l’ère industrielle.
      En 150 ans, en misant son développement et son confort sur les énergies fossiles et l’exploitation effrénée des ressources terrestres, l’homme a bouleversé l’écosystème terrestre. Et nos choix menacent aujourd’hui la Paix et la sécurité humaine.
      Pourtant à l’approche de la COP21, et en analysant les engagements déjà mis sur la table, on réalise que nos gouvernants sont incapables de faire des propositions où l’intérêt global – à savoir la sûreté de la planète – primerait sur l’intérêt national. Au 8 septembre, le diagnostic est pessimiste. Les 58 contributions présentées, représentant à elles seules, près de 60% des émissions de gaz à effet de serre conduiraient déjà à un réchauffement supérieur à 3°C (voir 4°C) d’ici la fin du siècle. Pour se faire une idée, +4° c’est une situation connue par la Terre il y a 125 000 ans et à cette époque les océans étaient plus haut de 6 mètres.
      Pourquoi nos Etats ne s’engagent pas plus avant ? parce que les intérêts de nos gouvernants sont intimement liés aux intérêts du secteur privé, en particulier à toutes les entreprises multinationales qui financent les campagnes politiques et où l’Etat est parfois lui-même actionnaire. Cette collusion des intérêts permet aux 90 entités ( multinationales, certains Etats) qui produisent 2/3 des émissions de gaz à effet de serre de dicter des normes qui leur sont favorables dans un souci de profits.
      Pourtant , si l’on veut limiter le réchauffement climatique, il faudra bien remettre en question le modèle économique dans lequel nous nous sommes engagés car celui-ci s’est construit sur l’usage des combustibles fossiles. A-t-on vraiment amorcé la transition
      énergétique qui s’impose. On peut en douter. En 2012, 775 milliards de dollars ont été attribués à l’exploration, la production et l’utilisation des combustibles fossiles contre 101 pour les énergies renouvelables. Les technologies de demain existent , elles ne sont juste pas promues.
      Si l’on ne veut pas dépasser le seuil des +2°, il a été calculé que 80% des réserves fossiles connues devaient absolument rester sous terre, inexploitées à jamais. C’est la seule vraie solution concernant le changement climatique et cela aura de plus des effets bénéfiques directement sur l’état de nos sols, de nos
      rivières, de nos océans, de nos corps totalement pollués par la pétrochimie en général.
      C’est pourquoi aujourd’hui un appel solennel est lancé par la société civile pour que le pétrole, le gaz, le charbon reste sous terre. Plus de 200 personnalités ont déjà signé cet appel relayé par 350.org et des milliers de citoyens du monde le signent en ce moment en ligne. Nous demandons aussi de ne pas nous proposer de fausses solutions, tout aussi dangereuses pour l’humanité et le vivant en général : nucléaire, biotechnologies, marché carbone, géo-ingénierie…
      Agir de la sorte, au nom du profit et de la croissance, au regard des conséquences dramatiques que cela va engendrer dans les années à venir, nous semble en effet criminel. Au nom des millions de victimes de la montée des eaux, de pénurie alimentaire, de destruction de leurs moyens d’existence, nous demandons à ceux qui nous dirigent de prendre la mesure de leurs responsabilités vis-à-vis des générations actuelles et des générations futures.
      C’est d’ailleurs une lacune du droit international aujourd’hui. En effet, comment garantissons-nous aux générations à venir le droit de vivre dignement dans un environnement sain ? Des déclarations, celle de Stockholm, celle de Rio, celle de Vienne en appellent déjà à reconnaître notre droit à un environnement sain et notre devoir de le léguer aux générations suivantes. Mais aucune sanction n’est prévue pour ceux qui menacent ce droit, il n’a même pas été élevé au rang de droit fondamental de l’homme. Et pourtant il en va de la pérennité des conditions de la vie sur terre. N’est ce pas étonnant à l’heure où tous les signaux sont au rouge ? On ne peut plus dire qu’on ne savait pas..
      C’est pourquoi le mouvement citoyen End Ecocide on Earth – qui signifie « En finir avec l’écocide planétaire » – s’est créé il y a 3 ans. Pourquoi avoir choisi ce mot ? Parce qu’il exprime l’urgente réalité: “Eco” vient du grec ancien Oikos signifiant “maison”. “Cidere” vient du latin : “tuer”. L’écocide est le fait de détruire notre maison, la seule que nous ayons: la Terre.
      Pour nous, détruire l’environnement global, menacer la sûreté de la planète est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme et devrait être considéré comme un des crimes internationaux les plus graves, à l’image du génocide ou du crime contre l’humanité. Nous devons ainsi reconnaître le vivant comme un sujet de droit, ceci afin de protéger les conditions de vie des générations actuelles et futures.
      Il faut donc donner les moyens à la cour pénale internationale de prévenir des dégradations environnementales majeures en imposant des mesures conservatoires et en suspendant des projets industriels dangereux pour la sûreté de la planète : forages dans des communaux globaux tel que l’Antarctique, déforestations massives, sites industriels fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi sites nucléaires. Il faut que le principe de précaution, posé par l’article 15 de la déclaration de Rio, soit appliqué à l’échelle planétaire.
      Certains pays montrent la voie. En juin dernier, un tribunal de La Haye a donné raison à la plainte de 886 citoyens contre leur gouvernement. Les plaignants avaient demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ». Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’État néerlandais devait réduire ses émissions afin de respecter « la norme de 25 à 40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés », « en raison de son devoir de vigilance pour protéger et améliorer l’environnement ».
      Et il faut aller plus loin . Nous demandons en effet que ceux qui détiennent notre destin commun en mains, en particulier ceux qui dirigent le secteur pétrolier, celui de l’agro-industrie, du nucléaire, ceux qui subventionnent et spéculent sur ces marchés soient encadrés par le droit pénal international. Il faut qu’ils puissent répondre de leurs décisions quand celles-ci impactent la survie de populations entières en détruisant leurs conditions d’existence, même si cela permet d’offrir plus de confort à quelques-uns d’entre nous. C’est tout simplement immoral et suicidaire à long-terme.
      Quand un dirigeant d’entreprise – pour ne pas la nommer, Tepco au Japon – décide par souci d’économies budgétaires de ne construire autour du réacteur de Fukushima qu’un mur de 10m au lieu des 13 recommandés, il doit répondre de sa négligence, qui eu égard aux conséquences sur l’environnement global et à notre santé à tous, est criminelle.
      Ainsi les experts d’End Ecocide on Earth ont travaillé cette année sur une définition claire du crime d’écocide et sur ses champs et mesures d’application. Nous demandons maintenant aux États parties à la CPI de l’élever au rang des crimes internationaux les plus graves, afin que soit posé dans le droit le lien intrinsèque qui unit l’homme et la nature, car préserver le vivant sur terre, c’est protéger l’avenir de l’homme.
      La société civile est, là aussi, invitée à soutenir cette proposition via notre site internet.
       
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    • Sep 26thDéclaration universelle des droits (et devoirs) de l’humanité

      hollande Lors de la conférence environnementale organisée en novembre 2014, le Président de la République français a émis le souhait que soient posés « les droits de l’Humanité, c’est-à-dire le droit pour tous les habitants de la Terre à vivre dans un monde dont le futur n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent ». C’est dans ce cadre que Mme Corinne Lepage a été chargée par le Président de la République de faire le point sur les différentes initiatives menées au niveau national et international concernant la reconnaissance de droits de l’Humanité, et d’élaborer un projet de déclaration universelle en marge des négociations de la COP21.

      La déclaration et le rapport Lepage ont été remis le 25 septembre 2015 au Président de la République, en présence des différents membres de l’équipe ayant participé à son initiation et à sa rédaction, à savoir: Ahmed ALAMI, Marie-Odile BERTELLA-GEOFFROY, Valérie CABANES, François DAMERVAL, Hubert DELZANGLES, Emilie GAILLARD, Christian HUGLO, Nicolas IMBERT, Adam KONIUSZEWSKI, Jean-Marc Lavieille, Catherine LE BRIS, Bettina LAVILLE, Jérémy RIFKIN, Mathieu WEMAERE.

      Cette déclaration des droits de l’Humanité, qui comporte quatre principes, six droits et six devoirs, s’inscrit dans la filiation de la Déclaration universelle des droits de l’homme proclamée à Paris en 1948, et dans la continuité de plusieurs conventions et déclarations antérieures concernant le développement, l’environnement et les générations futures.Capture-decran-2015-09-25-a-12

      Le rapport remis au président de la République contient l’inventaire des textes préexistants en rapport avec la déclaration, l’explicatif global et article par article de cette déclaration, enfin les procédures possibles d’adoption de ce texte, et l’état des nombreuses initiatives citoyennes déjà en cours dans le cadre de la préparation de la COP 21.

      La proposition d’End Ecocide on Earth y figure en annexe. On peut donc y lire dans leur intégralité les 17 amendements souhaités au Statut de la CPI pour définir et mettre en application l’incrimination d’écocide.  A lire sur La documentation française.

      Cette déclaration universelle des droits de l’humanité, si elle est reconnue, pourrait permettre, suite à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948), suite à la Déclaration des Droits de l’Homme (1789), de marquer une étape stratégique dans la voie vers une humanité préservée, où le respect de la planète, des communs, la solidarité intergénérationnelle sont reconnus comme essentiels pour aspirer à un avenir serein sur une planète saine.

      Le Président de la République choisira désormais les voies diplomatiques et gouvernementales par lesquelles il souhaite porter ce rapport.

      Il nous appartient également, collectivement, en tant qu’acteurs impliqués de la société civile, de nous approprier ce texte, de le partager et faire partager, et d’insister sur l’urgence de le voir exister rapidement pour qu’il devienne un nouveau texte fondateur, structurant, et inspirant. Il est pour la société civile essentiel que le texte vive et soit partagé largement en France, en Europe et dans le Monde

       

       

       

       

       

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    • Sep 19thTrès profitables et impunis, les crimes environnementaux se multiplient

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      Par Mathilde Golla Publié le 18/09/2015 à 18:48

      COP21 – Commerce d’espèces sauvages, pêche illégale, trafic de déchets toxiques… La criminalité environnementale est en plein essor. Un projet défendu lors de la Conférence climat, qui s’ouvre en novembre à Paris, veut renforcer l’arsenal juridique international.

      «Détruire l’environnement global, menacer la sûreté de la planète est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme et devrait être considéré comme un des crimes internationaux les plus graves, à l’image du génocide ou du crime contre l’humanité», lance Valérie Cabanes, co-auteur de Crime Climatique, Stop ! et porte-parole d’End Ecocide on Earth. La juriste en droit international demande ainsi à plusieurs pays de porter la proposition d’amendements sur le crime d’écocide – les crimes menaçant la sûreté de la planète via une industrialisation forcenée – auprès de Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, lors de la COP21 qui débutera le 30 novembre prochain.

      De fait, les crimes contre la planète sont de plus en plus nombreux. Les professionnels du crime organisé se tournent massivement vers l’environnement pour trouver de nouvelles sources de revenus. Les braconniers tuent en masse les rhinocéros pour leur corne et les éléphants pour leur ivoire, le commerce illicite d’espèces sauvages ne cesse de se développer tout comme la pêche illégale ou le trafic de déchets toxiques. Au point que la criminalité environnementale est désormais classée au quatrième rang mondial des commerces illicites après les stupéfiants, la contrefaçon et le trafic des êtres humains.

      Lire la suite sur LeFigaro.fr

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    • Sep 6thL’écocide est le fait de détruire notre maison, la seule que nous ayons: la Terre.

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      Allocution Soirée de Lancement du livre « Crime climatique Stop! »

      Maison des Océans – Paris – 3 septembre 2015

       Détruire l’environnement global, menacer la sûreté de la planète, ce que nous nommons commettre un écocide est une atteinte aux droits fondamentaux de l’homme et devrait être considéré comme un des crimes internationaux les plus graves, à l’image du génocide ou du crime contre l’humanité. Nous devons reconnaître le vivant comme un sujet de droit, ceci afin de protéger les conditions de vie des générations actuelles et futures.

      Il est en effet temps de constater le caractère criminel de certaines pratiques à l’origine de l’écocide planétaire dont le crime climatique est une des expressions.

      Pourquoi avoir choisi ce mot ? Parce qu’il exprime l’urgente réalité: “Eco” vient du grec ancien“maison”. “Cidere” vient du latin : “tuer”. L’écocide est le fait de détruire notre maison, la seule que nous ayons: la Terre.

      Selon une étude de la Simon Fraser University (SFU) de Vancouver publiée dans la revue Nature en 2012, le maintien des écosystèmes terrestres, sous l’effet des dégradations causées par l’homme,pourrait franchir un point de non-retour avant la fin du siècle. Cet effondrement   s’accompagne d’une chute de la biodiversité planétaire et nous plonge au cœur d’une sixième extinction animale de masse confirmée encore dernièrement par une étude publiée en juin dans Science Advances par des experts des universités américaines de Stanford,de Princeton et de Berkeley.

      Le seuil défini comme irréversible pour maintenir la diversité du Vivant sur terre correspondrait à l’utilisation de 50% des ressources terrestres. Or, aujourd’hui, 43 % des écosystèmes terrestres sont déjà saccagés pour subvenir aux besoins des hommes et ce phénomène couplé à l’excès d’émissions de gaz à effet de serre ont modifié presque la moitié des climats sur Terre. Ces changements s’effectuent de manière brutale, empêchant les populations les plus vulnérables, les espèces et les écosystèmes de s’y adapter.

      Mais aucun décideur n’assume pleinement ses responsabilités. L’intérêt national primant toujours sur le global, et surtout parce qu’ils n’encourent personnellement aucun risque.

      A l’heure actuelle, quand un crime écologique ou climatique est commis, qui est nommé responsable ? Quels décideurs, chefs d’états, dirigeants de multinationales ou d’institutions financières, sont sommés de répondre de leurs décisions quand elles impactent la survie de populations entières en détruisant leurs conditions d’existence ?

      Poursuivre en justice des sociétés entant qu’entités morales n’est pas suffisant pour discipliner les comportements dangereux des industriels et des spéculateurs. Quand Total a été condamnée en2012 pour la pollution engendrée par le naufrage de l’Erika, elle n’a eu à payer que 171 millions d’euros d’indemnisations aux parties civiles. Que représente cette somme face aux 12 milliards de bénéfices engendrés en 2011??Tant que les dirigeants eux-mêmes de ces sociétés n’engageront pas leur responsabilité pénale, il y a peu de chance pour que le droit international, en matière de droits humains, de droit de l’environnement et du droit de la mer, soit respecté.

      Parallèlement, il est nécessaire d’appliquer le principe de précaution posé par l’article 15 de la déclaration de Rio à l’échelle universelle et ainsi donner les moyens à la cour pénale internationale de prévenir des dégradations environnementales majeures en imposant des mesures conservatoires et en suspendant des projets industriels dangereux pour la sûreté de la planète : forages dans des communaux globaux tel que l’Antarctique, déforestations massives, sites industriels fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi sites nucléaires.

      La Justice aux Pays Bas l’a compris. En juin dernier, un tribunal de La Haye a donné raison à la plainte de 886citoyens contre leur gouvernement. Les plaignants avaient demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ». Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’État néerlandais devait réduire ses émissions afin de respecter « la norme de 25 à40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés », « en raison de son devoir de vigilance pour protéger et améliorer l’environnement ».

      Enfin la justice internationale doit aussi pouvoir faire appliquer un principe de responsabilité partagée au sein des acteurs internationaux, en particulier dans le cas de désastres climatiques d’origine anthropique. Il nous faut prendre en charge les victimes et reconnaître leur statut de réfugiés climatiques. En effet, selon le Internal Displacement Monitoring Center, le nombre de personnes obligées de se déplacer à cause des conséquences du changement climatique devrait se situer entre 150 et 250 millions en 2050.

      Face à ces différents constats, une législation plus contraignante et internationalisée paraît éminemment nécessaire. Les experts d’End Ecocide on Earth ont travaillé sur une définition claire du crime d’écocide et sur ses champs et mesures d’application. Nous demandons maintenant aux États parties à la CPI de l’élever au rang des crimes internationaux.

      Nous devons être capables de désigner ceux qui ne prennent pas la mesure de leurs actes, et qui continuent de privilégier l’exploitation et l’utilisation des énergies fossiles au détriment de sources énergétiques renouvelables.

      Les insulaires du Pacifique revendiquent d’ailleurs leur droit de traîner les gros pollueurs en justice. Dans la « Déclaration du peuple pour une justice climatique, » publiée le 8 juin 2015 au Vanuatu et rédigée par des représentants communautaires du Vanuatu, des Philippines, des Fidji, des Kiribati, des îles Salomon et de Tuvalu, il est écrit « En tant que personnes qui sont le plus évidemment vulnérables face aux impacts du changement climatique, nous ne laisserons pas les gros pollueurs décider de notre sort, » « Nos droits et notre capacité à survivre ne doivent pas être dictés par la dépendance persistante à la combustion d’énergies fossiles. »

       

      Valérie Cabanes

      Juriste en Droit International Humanitaire & en Droit International des Droits de l’Homme

      Porte Parole d’End Ecocide on Earth
      DEMANDEZ LA RECONNAISSANCE DES ÉCOCIDES  sur https://www.endecocide.org/fr/sign/

      SIGNEZ L’APPEL « LAISSONS LES FOSSILES DANS LE SOL » sur http://350.org/climate-crimes-fr/

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