Trois associations s’associent à l’initiative de Notre Affaire à Tous que j’ai co-fondée en 2015 avec Marie Toussaint : la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France , au nom de l’intérêt général, pou attaquer l’État français en justice afin qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits.
Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.
Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.
La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.
L’État a l’obligation d’agir.
Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit, investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.
La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.
Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.
Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat.
Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle. Signez !
Des droits pour la Nature ?
Musée des Confluences
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Tables Rondes sur les cas de reconnaissance des droits de la nature dans le Monde
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Intervention sur le Code de l’Environnement des Îles Loyauté – Nouvelle-Calédonie
Déclaration de la décennie des Droits de la Nature
2018-2028
Cette déclaration a été adoptée à la suite du Symposium organisé par l’Alliance Globale pour les droits de la Nature du 27 au 29 septembre 2018.
Nous, les militants, les universitaires, les avocats et les membres du pouvoir judiciaire, les nombreux et divers Peuples Autochtones et autres peuples de la Terre, membres du Mouvement Global pour les droits de la Nature, de la Terre nourricière, de la Pachamama, réunis à Quito le 27 et le 28 septembre 2018, dix ans après la reconnaissance de ces droits par leur intégration dans la Constitution de l’Équateur, réunis à cette occasion au Symposium pour assumer l’engagement de créer une Déclaration de principe pour le soin de la Terre Mère transmise aux générations futures, nous sommes :
PRÉOCCUPÉS par la domination, la manipulation, la privatisation et la subordination de la Terre Mère aux êtres humains et à leurs systèmes hégémoniques d’accumulation, qui considèrent la Terre et ses processus naturels comme des ressources naturelles illimitées à s’approprier et à exploiter ;
SACHANT que l’anthropocentrisme avec lequel la Nature est comprise nous a menés à une crise écologique, qui dévaste la vie sur la planète et qui se manifeste par la détérioration des écosystèmes naturels, le changement climatique, les extinctions en masse d’espèces animales et végétales, la contamination des océans et des sources d’eau, la perturbation du cycle mondial de l’eau, les inégalités sociales, la faim, l’insécurité alimentaire, les crises énergétiques, et par ce qu’on appelle l’anthropocène ;
CONSCIENTS que les êtres humains sont une parmi les nombreuses espèces terrestres, que nous devons déconstruire et décoloniser notre esprit afin de changer notre comportement, que nous dépendons de la Terre Mère pour notre survie et que nous avons le devoir de prendre soin d’elle pour le bien des peuples, des autres espèces et de la Terre Mère elle-même ;
INSPIRÉS par les défis des mouvements et des peuples qui demandent la reconnaissance et le respect des droits de la Terre Mère, par les avancées juridiques dans le monde, par exemple : la rivière Vilcabamba et le Rio Blanco en Équateur ; la rivière Atrato et la forêt amazonienne en Colombie ; le Rio Doce au Brésil ; les rivières Yumana et Gange en Inde ; la rivière Whanganui et le parc national Te Urewera en Nouvelle-Zélande ; parmi tant d’autres : la Constitution de Mexico City, les ordonnances municipales des États-Unis, de l’Argentine, du Brésil et les lois telles celles de Bolivie, les déclarations des parlements autochtones tels que la nation Sami et la nation Ponca et dans le travail du Tribunal International des droits de la Nature lui-même, dont les avancées ne peuvent être renversées selon le principe de non-régression reconnu au niveau régional et international ;
NOUS RÉAFFIRMONS notre reconnaissance et notre engagement envers les droits de la Nature ainsi que notre respect du concept ancestral de Terre Mère et de l’Univers qui nous a créé ;
NOUS RECONNAISSONS le besoin d’un changement de paradigme, pour passer de l’anthropocentrisme à l’écocentrisme comme moyen de comprendre et d’appliquer la loi ;
NOUS RECONNAISSONS le besoin d’apprendre du savoir ancestral de toutes les cultures et des peuples, particulièrement des peuples et nations premières, d’avoir une cosmologie spirituelle et holistique de la vie, et d’établir une relation balancée et harmonieuse avec notre Terre Mère et notre Ciel Père ;
NOUS APPELONS à une vie pleine et digne de tous les êtres vivants qui habitent la Terre Mère et
NOUS DÉCLARONS :
1. Notre reconnaissance des droits de la Nature, de notre Terre Mère ou Pachamama, tels que reconnus dans la Constitution de l’Équateur en 2008, dans la Déclaration Universelle des droits de la Terre Mère en Bolivie en 2010, dans la Charte de la Terre des Nations Unies, et d’autres droits dérivés des droits de la Nature, de la démocratie de la Terre et de toutes les formes de vie sur la planète, incluant les êtres humains, qui doivent être reconnus et protégés par les Etats.
2. Les éléments naturels de l’eau, l’air et le sol, et tous les êtres et les formes de vie qui appartiennent à la communauté de la Terre, en sont les sujets légaux et ont le droit de vivre, de remplir leurs rôles dans les procédés de renouvellement éternel de cette communauté, de co-évoluer, d’avoir la reconnaissance complète de leur personnalité et leur conscience et de protéger leur existence dans la diversité.
3. Nous défendons le sacré, nous nous opposons et devons stopper la privatisation, la marchandisation, l’achat et la vente de l’air, des arbres, des sols, du carbone, des usines de méthane, des graines, de l’eau, de la biodiversité et de toutes les formes et cycles de vie car cela viole les droits de la Nature.
4. Les objectifs politiques, économiques et sociaux des êtres humains doivent être subordonnées aux cycles et aux lois de la vie qui émanent des systèmes naturels. Nous réitérons la priorité urgente d’un changement de paradigme dans le modèle de développement actuel.
5. Les activités humaines d’extraction, de prédation, de matérialisation, d’objectification et de marchandisation, c’est-à-dire le capitalisme, qui altèrent la balance, menacent et détruisent les vies des autres êtres et altèrent les cycles de vie de la nature, tels la déforestation, les mines, l’extraction de pétrole, les monocultures forestières, les barrages, les OGM, la financiarisation de la Nature, les marchés de carbone, la compensation carbone et la géo-ingénierie, qui constituent une sérieuse violation des droits de la Nature, doivent être rapidement stoppés.
6. Les droits de l’Homme doivent être en harmonie avec les droits de la Nature, et vice versa. Les droits de l’Homme ne peuvent être complètement appliqués que si les droits de la Nature sont complètement appliqués, et vice-versa. La promotion et la protection des droits de la Nature va encourager la dignité des personnes, des peuples et l’harmonie des êtres humains avec la Terre Mère.
7. Les activités nécessaires à la survie des espèces humaines doivent être entreprises d’une manière qui maintient les systèmes collectifs de vie et la capacité de la Terre Mère à se régénérer, et qui avance la construction de sociétés bio centrées, basées sur une juste transition de l’extractivisme et du capitalisme.
8. Les personnes, les organisations et les groupes ont une obligation de se soucier, de répandre et de se battre pour l’application des droits de la Terre Mère, de renforcer l’organisation sociale et la participation collective. Les défenseurs et les gardiens de la Terre Mère ont le droit à une protection spéciale et au respect pour leurs activités de défense.
9. Nous nous joignons à la demande de construction d’une nouvelle relation entre l’humanité et les bactéries, qui va au-delà de la métaphore de guerre et de l’usage incriminant des antibiotiques, et de reconnaissance des bactéries comme partie de ce que sont les êtres vivants et comme inventrices de la vie sur Terre et de sa survie. Puisque ces créatures invisibles sont le coeur écologique de la Terre Mère, nous devons les reconnaître comme sujets légaux, avec des droits.
10. Les États doivent reconnaître les droits de la Nature dans leurs systèmes légaux et garantir leur application effective au travers de lois et de politiques publiques, et doivent en particulier promouvoir l’établissement d’une Cour internationale calquée sur le Tribunal International des droits de la Nature, pour sanctionner les dommages sérieux et systématiques à la Terre Mère, et doivent encourager l’adoption par les Nations Unies d’une Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère.
De même, les États doivent coopérer pour appliquer les droits de la Nature, qui vont renforcer l’application des droits de l’Homme.
11. Les États, la société civile, les Peuples Autochtones, les organisations, les communautés et les personnes doivent encourager la dissémination des droits de la Nature dans leurs systèmes éducatifs, particulièrement dans les programmes d’enseignement de base ou primaire.
12. Nous sommes résolus à déclarer la Décennie des Droits de la Nature (2018 – 2028), une période cruciale dans l’histoire au cours de laquelle l’humanité fera face à des décisions clés pour garantir sa survie, rectifiant les décisions politiques et pratiques économiques qui, dans les derniers siècles, ont mené à une détérioration de la qualité environnementale de la planète. Cette Déclaration de la Décennie des Droits de la Nature doit être acceptée et encouragée par les États et spécialement par les Nations Unies afin d’élever notre niveau de conscience et de retrouver du sens dans la vie.
by admin with no comments yetEntre 1964 et 1990, Texaco, filiale de Chevron, a déversé des millions de tonnes de déchets toxiques dans la partie amazonienne de l’Equateur. Aujourd’hui, le projet de mine baptisé la Montagne d’Or, en Guyane française, risque de conduire à une catastrophe environnementale et humanitaire. Ces deux exemples illustrent les destructions massives des écosystèmes dont sont capables les multinationales. Comment résister ? Pour répondre à cette question, le Consulat a réuni un plateau exceptionnel, le 9 octobre dernier.
Une conférence à écouter sur SoundClound ici:
https://soundcloud.com/gangsterreradio/foret-amazonienne-conference-09-octobre-2018
Les principes fondamentaux de l’ordre Westphalien (souveraineté des États-nations, principe de territorialité défini par des frontières, non-ingérence, équilibre des puissances, droit de la guerre…); ces principes sont-ils remis en cause par le dérèglement climatique ?
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sur Lyon :
– Jeudi 8 novembre au Musée des Confluences à Lyon à 19h autour de la question des droits de la nature. http://m.museedesconfluences.fr/fr/evenements/des-droits-pour-la-nature
M’Hamid au Maroc :
– Jeudi 25 – Dimanche 28 octobre au Festival Taragalte autour de L’Eau et des droits de la nature.
– Samedi 6 octobre à l’IRIS, 2 bis rue Mercoeur, 11e, à 11h à la Convention: Géopolitique et réchauffement clmatique.
– Dimanche 7 octobre à 9 h à la Maison de la Radio, studio 104, à l’événement Dialogues avec l’animal : https://www.dialoguesaveclanimal.org
– Mardi 9 octobre à 19h au Consulat, 2 Rue Vercingétorix, 14e pour une soirée consacrée à l’Amazonie face aux multinationales
http://www.amisdelaterre.org/Soiree-debat-9-octobre-2018-Defendre-l-Amazonie-face-aux-entreprises.html
Déforestation, acidification des océans, fonte des glaces, montée du niveau des océans, extinctions massives d’espèces animales, pollutions aussi diverses que destructrices, depuis l’avènement de l’ère industrielle, l’impact de nos activités sur l’environnement ne cesse de croître. Le développement récent de nos sociétés s’est fait sous un principe philosophique potentiellement problématique : l’homme doit dominer la Nature pour quitter l’état sauvage. Mais que faire aujourd’hui pour changer la donne ? Avons-nous des outils qui nous permettent de repenser notre relation à la Nature et plus globalement à la Terre sur laquelle nous vivons ?
04:55 : Un peu d’histoire
06:22 : L’ère anthropocène ?
07:20 : Les victimes de l’anthropocène
09:26 : Les limites planétaires
15:35 : Une Terre inhospitalière
27:37 : Intégrer ces limites dans le droit ?
36:09 : Les limites de la croissance
42:23 : Qui pollue le plus ?
44:46 : Amener les entreprises devant les tribunaux ?
56:19 : Des droits pour la Nature ?
59:57 : Inverser la hiérarchie des normes juridiques.
01:04:45 : Un mouvement déjà mondial.
01:13:10 : Reconnaître le crime d’écocide
Être tenu responsable de crimes perpétrés contre la nature.
C’est la volonté de Valérie Cabanes, juriste en droit international.
« Depuis la 1ère ère industrielle, nous avons agi comme des prédateurs sur Terre« . Pour Valérie Cabanes, le constat est sans appel. Cette juriste en droit international veut que la justice pénalise les atteintes à l’environnement en reconnaissant le crime « d’écocide« .
Des dommages impunis
« Comment se fait-il que ceux qui induisent, financent, décident, effectivement, de toutes les technologies qui détruisent l’atmosphère, la biodiversité et la biosphère soient, aujourd’hui, dans une totale impunité et puissent continuer à faire ce qu’ils font ?« , se demande Valérie Cabanes. Une question qui mérite, selon elle, que la justice nationale, européenne et internationale se penche dessus. En effet, la juriste estime que « ceux qui commettent ce crime, détruisent les conditions vitales pour tous« .
À l’avenir, Valérie Cabanes aimerait que les jeunes s’emparent également du sujet et aillent « chercher le courage des juges » si « les politiques ne font rien« . « Partout dans le monde, des juges demandent à ce que les États respectent les droits des générations futures et de la nature.«
by admin with no comments yetTribune publiée dans Liberation le 5 juillet 2018
Ce mercredi 4 juillet, le Premier ministre Edouard Philippe, entouré de plusieurs ministres dont Nicolas Hulot, dévoilait le plan du gouvernement censé « sauver » la biodiversité, dans la grande galerie de l’évolution du Musée national d’histoire naturelle. Le choix du lieu et la composition du panel devaient incarner l’importance de l’engagement du gouvernement en la matière. Cette mise en scène prêterait à rire si l’heure n’était pas aussi grave. Oui Nicolas Hulot a raison lorsqu’il déclare: « La nature nous lance un SOS, un appel à l’aide. La biodiversité se meurt en silence » Et à première vue, c’est une bonne chose que le gouvernement s’empare du sujet. Mais lorsque l’on regarde concrètement la liste des 90 mesures envisagées, face à l’ampleur du massacre généralisé que l’on perpétue à l’heure actuelle sur le vivant, on se dit que toute cette communication politique autour d’un sujet aussi grave est parfaitement irresponsable, voire criminelle. Oui la biodiversité est en train de mourir, mais d’abord pas en silence pour qui sait écouter. Beaucoup de chercheurs, de scientifiques, d’écologistes, d’acteurs de terrain comme récemment les apiculteurs, ne cessent de nous alerter depuis des années sur l’effondrement du vivant qui est en cours. Les dernières évaluations de l’IPBES (le GIEC de la biodiversité) publiées en mars dernier étaient on ne peut plus claires: la biodiversité s’effondre partout et à une vitesse alarmante. En Europe, 71% des populations de poissons et 42% des espèces animales et végétales terrestres ont diminué en dix ans, tandis que 25% des terres agricoles sont touchées par l’érosion. Ce n’est guère mieux, voire pire partout ailleurs sur la planète. Or l’effondrement de la biodiversité n’est pas un simple problème écologique de plus auquel se confronte l’humanité. Derrière le mot « biodiversité », c’est l’ensemble du vivant qui est en train de mourir, donc les êtres humains, ce qu’il semble nécessaire de rappeler encore une fois. Oui parce que nous sommes partie intégrante de la nature, et croire que nous pourrions nous en sortir quand celle-ci disparaît est une totale supercherie, n’en déplaisent aux transhumanistes et autres scientistes persuadés que le génie de l’humanité la sauvera de tous les périls qu’elle crée elle-même. Donc pour tenter de « sauver la biodiversité », il faut commencer par changer de paradigme afin d’en finir avec l’anthropocentrisme. L’espèce humaine n’est pas à part dans le règne animal, si ce n’est son haut degré de conscience vis-à-vis d’elle-même et des autres espèces. Elle est un chaînon du vivant, et quand ce chaînon est en train de se briser, comme actuellement, c’est de son devoir de tout faire pour tenter de le réparer, surtout quand elle en porte la responsabilité. Ainsi sauver la biodiversité n’est pas un sujet politique parmi d’autres, c’est le sujet absolu qui conditionne tous les autres. L’avenir de la SNCF, les retraites, le chômage, les conditions de travail, la réforme du Parlement, toutes ces questions n’ont plus aucune raison d’être quand c’est la possibilité même de vie sur Terre qui est en péril. Ensuite, pour tenter de « sauver la biodiversité », il faut cesser de massacrer les animaux non humains: 60 milliards d’animaux terrestres et 1000 milliards d’animaux marins tués chaque année pour assouvir notre besoin morbide de chair animale, alors que nous pouvons parfaitement nous en passer. Et tous ces êtres vivants ne meurent pas en silence. Ils hurlent par millions du tréfonds des abattoirs vers nos oreilles qui refusent encore de les entendre, les yeux rivés égoïstement sur nos assiettes. De plus en plus de gens, prenant conscience de cette situation totalement injustifiable, arrêtent de manger de la viande. C’est sans doute un des, voire le sujet politique majeur de cette première moitié du 21e siècle, la fin de la viande. Or de ceci, rien bien entendu dans le plan biodiversité du gouvernement. Pour sauver la biodiversité enfin, il faut tout de suite donner de nouveaux droits à la nature. Compenser l’artificialisation des sols en désartificialisant des surfaces équivalentes par exemple, comme le propose le gouvernement, est totalement insuffisant. C’est de l’écologie molle, totalement superficielle, basée sur une vision uniquement utilitaire de la nature, vision qui nous a mené à la catastrophe actuelle. Le vivant n’est pas interchangeable, il a une valeur en soi. Viendrait-il à quelqu’un l’idée de proposer par exemple à des parents en deuil venant de perdre leur enfant de le remplacer par un autre? Donner de nouveaux droits à la nature, c’est par exemple voter des lois protégeant les sols face aux grands projets inutiles et imposés, comme le projet fou EuropaCity aux portes de Paris, qui viendrait massacrer les dernières terres agricoles d’Ile de France au nom du business (projet soutenu par le gouvernement). C’est faire reconnaître le crime d’écocide, pour que toutes celles et ceux, personnes physiques ou morales, qui détruisent la nature de par leurs activités, puissent être poursuivis comme des criminels.
L’heure est bien trop grave pour ne prendre que des demi-mesures et se contenter de faire de la communication autour d’un énième plan biodiversité. Ce n’est pas de plan dont nous avons besoin, mais d’une vision, d’une révolution copernicienne dans notre rapport au vivant, pour non seulement arrêter de le massacrer, mais commencer enfin à le respecter en lui donnant une valeur intrinsèque.
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Trois pétitions sont à signer d’urgence:
Pour demander à l’ONU l’adoption d’une Déclaration universelle des Droits de la Nature:
http://petition.rightsofmotherearth.com/
Pour faire reconnaître le crime d’écocide : https://www.endecocide.org/fr/sign/
Pour une Constitution française écologique : https://www.notreconstitutionecologique.org/
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