Article France 24 : Le chef indien brésilien Raoni, ardent et célèbre défenseur de la forêt amazonienne, a plaidé mardi au Parlement européen à Strasbourg pour que l’Europe intervienne auprès du gouvernement brésilien pour empêcher un projet de barrage géant hydroélectrique.
« J’aimerais vous demander, à vous les Européens, de parler de ce problème avec le gouvernement brésilien, de lui faire passer un message pour qu’il nous respecte en tant que peuple indigène », a déclaré lors d’une conférence de presse au Parlement européen le chef amérindien.
« Les autorités brésiliennes « veulent nos terres, elles veulent nous détruire et je suis vraiment très inquiet pour notre peuple », a ajouté Raoni, qui serait âgé de 82 ans.
En travaux depuis juin 2011, le barrage de Belo Monte, au coeur de l’Amazonie, sera le troisième plus grand au monde, après celui des Trois Gorges en Chine, et celui d’Itaipu, dans le sud du Brésil. Ce projet de 14,4 milliards de dollars est dénoncé par les associations de protection de l’environnement, notamment car il va contraindre les communautés aux alentours à changer leur mode de vie.
Présente aux côtés de Raoni, l’eurodéputée écologiste et ancienne candidate à la présidentielle française Eva Joly a souligné que « ce qui se passe au Brésil nous concerne », car « ce sont les entreprises européennes qui obtiennent des marchés là-bas ». Le groupe français Alstom, notamment, a remporté en février 2011 un contrat de 500 millions d’euros pour fournir deux turbines de ce barrage.
Le projet Belo Monte est un « cheval de Troie », a dénoncé de son côté une autre élue écologiste française, Catherine Grèze. « On nous le vend comme un projet d’énergie renouvelable, alors que c’est la porte ouverte pour l’extraction minière et la destruction de l’Amazonie », a-t-elle ajouté.
Eva Joly et Catherine Grèze sont sensibles à la cause amazonienne et je suis heureuse d’avoir contribué à leur apporter des éléments supplémentaires de compréhension sur les ravages du barrage de Belo Monte et sur les responsabilités françaises en leur fournissant ce document de travail téléchargeable ici :
Belo Monte – un barrage de trop
by admin with 1 commentPourquoi créer un Tribunal – de conscience – de la Nature ? :
Un tel Tribunal a une importance pédagogique primordiale car il vise à prouver que les citoyens n’acceptent plus la stratégie des gouvernements et des entreprises du « laisser-faire ».
Il va permettre en outre d’informer et de soutenir des initiatives en cours visant à créer de nouvelles normes en droit international et européen qui permettraient d’interdire, d’empêcher et de prévenir l’Ecocide, à savoir les dommages massifs, la destruction partielle ou totale d’écosystèmes sur un territoire donné.
A cette fin, il est nécessaire aujourd’hui de rendre responsable, selon le principe de supérieur hiérarchique, tout dirigeant d’entreprise ou de gouvernement impliqué dans la commission d’un crime d’Ecocide et de ne plus se contenter d’inculper seulement des personnes morales.
Le premier projet de loi est proposé à l’ONU et vise à amender le Statut de Rome, texte fondateur de la Cour Pénale Internationale, afin que le crime d’Ecocide soit reconnu 5ème crime contre la Paix. Le second projet de loi est porté par une initiative citoyenne européenne qui propose au Parlement européen un projet de Directive sur le crime d’Ecocide, largement inspiré du projet international. Ces textes ont une visée dissuasive et ont l’ambition d’encourager une transition énergétique plus rapide en favorisant l’innovation et les investissements vers une économie verte.
Cette synergie d’actions menées à travers le monde démontre que la conscience collective est prête à reconnaître d’une part le rôle holistique de la Nature et d’autre part, la responsabilité que porte l’humain dans sa préservation, condition de sa propre pérennité sur Terre.
http://www.sos-21.com/tribunal-nature.html
by admin with 2 commentsNous, citoyens d’Europe, profondément concernés par le futur de notre planète, invitons la Commission Européenne à adopter une loi permettant d’interdire, d’empêcher et de prévenir l’Ecocide, à savoir les dommages massifs, la destruction partielle ou totale d’un ou de plusieurs écosystèmes sur un territoire donné :
Il a été proposé d’élever l’Ecocide au rang de crime international : d’en faire le 5e crime contre la Paix. Un amendement au Statut de Rome a été soumis à la commission des lois de l’ONU. [1]
Un projet de loi sur l’Ecocide a été publié[2] qui pose le principe d’une législation nationale.
Le projet de directive sur l’Ecocide (ci-joint) reflète le contenu de la loi initialement proposée, en dessinant le cadre régional nécessaire à son adoption.
La directive sur l’Ecocide prévoit tous les outils pertinents pour criminaliser les dommages massifs, la destruction partielle ou totale d’un écosystème sur un territoire donné.
Le document de travail « L’Ecocide doit devenir le 5e crime contre la Paix» (ci-joint) publié par le Consortium des Droits de l’Homme, L’Ecole des hautes études et l’Université de Londres[3], prouve que l’idée de considérer l’Ecocide comme un crime international est dans l’esprit de la communauté internationale depuis plus d’une décennie et s’est construit sur des traités, des statuts et des directives européennes déjà existante.
Le site web de l’Initiative où vous pourrez voter en ligne dès le 22 janvier 2013 pour que le Parlement européen étudie le projet de loi. http://endecocide.eu/
[1] L’Ecocide a été défini par Polly Higgins comme la destruction partielle ou totale d’un écosystème sur un territoire donné, les dommages massifs générés par l’action humaine ou toute autre cause, ayant pour résultat d’empêcher les habitants du territoire concerné d’en jouir en toute quiétude. Soumis à la commission des lois de l’ONU en mars 2010 (proposé comme amendement au Statut de Rome).
[2] Higgins, P., (2012). Earth is our Business. Shepheard Walwyn (London).
[3] Short, D. et al. (2012). Ecocide is the Missing 5th Crime Against Peace. The Human Rights Consortium, School of advanced studies, University of London.
Le peuple Innu, en forêt boréale québécoise sur un territoire ancestral qu’ils nomment le Nitassinan, doit faire face aux velléités énergivores des gouvernements du Québec et du Canada.
L’un des projets du Plan Nord, programme de développement économique des régions nordiques du Québec annoncé en mai 2011, inclut la construction d’un grand barrage hydroélectrique sur la rivière la Romaine, une des dernières grandes rivières sauvages encore préservées.
J’ai dénoncé ce projet de barrage dès 2008 lors de la période de concertation entre Hydro-Québec et les Innus, constatant un manque flagrant de données dans les études d’impact ainsi qu’un manque d’informations apportées aux populations autochtones afin que leur consentement soit éclairé.
Je suis intervenue lors d’un colloque au CIERA à Québec lors d’une intervention titrée :
« Peut-on vouloir une autonomie gouvernementale tout en cédant son assise territoriale? Le cas de la communauté innue d’Ekuanitshit au Québec » – le 17 avril 2008 à Québec:
Intervention au colloque du CIERA
J’ai en particulier fait mes recherches entre 2007 et 2009 au sein de la communauté d’Ekuanitshit (Mingan) qui devait se prononcer sur ce projet de barrage menaçant leurs territoires traditionnels de chasse et de pêche et voué à perturber la quiétude de la communauté le long de la route 138.
J’ai recueilli la parole des aînés avec le juriste Jean-Paul Lacasse qui a fait l’objet d’un chapitre dans ce beau livre dirigé par Mathieu d’Avignon et Camille Girard aux éditions PUL :
Livre " A-t-on oublié que jadis nous étions frères"
J’y ai aussi rencontré Rita Mestokosho, poétesse innu, devenue aujourd’hui Vice-Chef de la communauté d’Ekuanitshit. Nous avons travaillé ensemble à une déclaration publique lors des audiences publiques avec Hydro-Québec. Voici son discours :
Ma mémoire est la vôtre – Rita Mestokosho
A l’époque, il n’a pas été évident de départager la communauté sur le sujet. Certains étaient inquiets des conséquences écologiques, humaines et culturelles de ce méga-projet, d’autres espéraient sortir d’un assistanat gouvernemental humiliant grâce aux retombées économiques promises en termes d’emploi et de redevances.
Aujourd’hui, les Innus sont déçus et se mobilisent activement à travers les médias, les réseaux sociaux et la concertation des Chefs.
J’ai publié en 2009 plusieurs articles dans les revues d’associations engagées comme Survival International, ICRA, CSIA-Nitassinan :
by admin with no comments yetUn programme mené par Planète Enfants, en images sur Direct 8 avec Valérie Cabanes et Gérard Klein.
J’ai géré puis présidé cette association entre 2002 et 2008. Une association qui travaille au Népal depuis 20 ans, à soutenir absolument.
www.planete-enfants.org
by admin with no comments yet