« J’introduirai la valeur Terre dans la Constitution ». « Je propose de créer la notion de crime d’écocide. Il s’agit d’interdire ainsi les atteintes les plus graves à l’environnement, en particulier à l’encontre des communs planétaires : océan, atmosphère, ressources génétiques, espèces migratrices, tout ce qui permet aujourd’hui de maintenir la vie sur terre. »
Je suis l’une des 60 interviewés du livre qui vient de paraitre : « Moi Président, 60 idées pour changer la France » aux éditions du Chêne ( mars 2017)
Comment les concepts d’écocide, de limites et de communs planétaires, des droits de la nature et de l’humanité s’invitent dans la campagne présidentielle française.
– Programme de Yannick Jadot La France Vive:
La Terre est finie. Nous consommons aujourd’hui jusqu’à deux fois les ressources qu’elle produit chaque année. Nous détruisons également la biodiversité, acidifions les océans, asséchons les sources d’eau potable… Nous devons constitutionnaliser, aux niveaux français comme européen, le respect du rythme naturel de renouvellement des écosystèmes. Ce qui a des implications concrètes : nommer un vice-premier ministre au développement durable, pour assurer le respect de ces orientations par l’ensemble du gouvernement, renforcer le CESE avec un droit de veto, et en faire la chambre du temps long, ou encore reconnaître les crimes contre l’environnement, jusqu’au crime d’écocide.
Mesures :
– Modifier la Constitution pour que dans l’article premier soit inscrit « République écologique », afin de constitutionnaliser l’écologie.
– Nommer un vice-Premier ministre au Développement durable pour garantir la prise en compte transversale des enjeux écologiques.
– Protéger notre biodiversité.
– Programme de Jean-Luc Mélenchon l’Avenir en commun :
La République est un mot creux si elle ignore les conditions concrètes de la vie des gens. Elle ne peut qu’être sociale. Mais l’impératif écologique exige aussi davantage de la République et une République d’un genre nouveau. Le changement climatique menace l’existence de la vie humaine sur la planète. Tous semblables, nous sommes liés par un intérêt général humain : conserver la biosphère qui rend possible la vie humaine. Il est temps que la République soit écologiste.
– Programme de Benoît Hamon dans son volet Pour un progrès social et écologique :
Notre course effrénée après la croissance n’a pas de sens dans un monde où les ressources naturelles sont finies, surtout quand elle se fait au prix de notre modèle social. Elle menace l’équilibre de notre planète et la santé de nos concitoyens. C’est pourquoi nous voulons engager la transition de notre modèle de développement pour le rendre plus tempérant, plus respectueux de l’Homme et des biens communs que sont l’air, la terre ou les océans.
Mesure : Sanctuarisation des biens communs (air, eau, sols)
« Je sanctuariserai les biens communs en inscrivant leur protection dans la Constitution. L’eau, l’air et la terre, ainsi que la biodiversité, sont des biens communs que nous devons protéger contre toute dégradation ou risque de captation privée. Face au marché qui privilégie leur exploitation à court-terme, les États doivent être les garants de la protection des ressources naturelles et les citoyens les vigies de cette protection. »
– Le Rapport FNH Osons le Big Bang démocratique (sous la direction entre autres de Dominique Bourg qui a préfacé mon dernier ouvrage) , propose que la nouvelle constitution réponde au contexte inédit de l’anthropocène en respectant les nouveaux principes suivants :
1.
La finitude des ressources et des capacités de charge de
la Biosphère devront être gérées de manière concertée
internationalement;
2.
Le principe de non régression du droit de l’environne-
ment devra être inscrit dans la Constitution ;
3.
Le principe des droits de l’Humanité; un principe que
rendent opportun des défis contemporains comme le
changement climatique, le développement de la robotique et des interactions humains / non-humains ; ou
encore l’avènement de la biologie de synthèse ;
4.
La reconnaissance de l’écocide, lequel va de la destruction d’écosystèmes particuliers et de ses conséquences
pour la vie des populations afférentes, jusqu’au crime de
mise en danger de la viabilité de la planète pour l’humanité et les autres espèces. »
– Les mesures essentielles choisies par le collectif Les Jours heureux :
Mesure essentielle 10 : Donner des droits à l’écosystème Terre
La Constitution reconnaitra des droits opposables en justice aux générations futures et à la Nature, permettant de poursuivre le fait de détruire des écosystèmes dont dépendent les êtres vivants (crime d’écocide).
Pour que l’habitabilité de la Terre soit garantie à l’humanité, le fait de menacer la sûreté de la planète doit être reconnu comme un acte criminel. Le droit doit donc s’universaliser autour d’une nouvelle valeur, l’écosystème Terre, en reconnaissant le crime d’écocide, ce qui permettra de défendre en justice le droit des écosystèmes à maintenir leurs cycles vitaux et le droit des générations futures à bénéficier de conditions d’existence dignes.
– Le chant des Colibris L’appel du monde de demain :
Université de Marseille Saint Charles
Date: 3 mars 2017 12:30-14h
Grand Amphi
Maison de l’Avocat
Date: 3 mars 2017 17h
51 rue Grignan, salle Albert Haddad – Marseille (13)
Opera-Mundi
Date : 4 mars 2017 17:00
FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur
20, boulevard de Dunkerque – Marseille (13)
http://www.opera-mundi.org/2017/03/04/valerie-cabanes/
Salon du livre de Paris
Date: 26 mars 2017 – 14h à 15h
Scène : Sciences pour Tous – Porte de Versailles- Paris (75)
https://www.livreparis.com/fr/Sessions/40858/Un-nouveau-droit-pour-la-Terre
Conférence de l’ Avern
Dates : 27 mars 2017 – 20h
Lycée Rotrou – Dreux (28)
http://www.avern.fr/agenda/conference-debat-un-nouveau-droit-pour-la-terre/
Université de Droit de Strasbourg
Date – 28 mars – 13h à 15h
Festival Terre & Lettres
Date : 31 mars 2017 18h30-20h
Médiathèque Michel Crépeau – La Rochelle (17)
https://www.terre-et-lettres.org/programme/
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Rubrique: Penser autrement
par Weronika Zarachowicz Publié le 08/12/2016.
Ecosystème détruit, populations déplacées, climat bouleversé… L’impunité des coupables doit cesser. Et ces crimes être inscrits dans la loi, selon la juriste Valérie Cabanes.
Il y a les enfants de Pékin, qui, souvent, ne voient que trois jours par mois le ciel au-dessus de leurs têtes. Et les habitants des Kiribati, obligés de fuir leurs îles submergées, qui ne peuvent demander l’asile climatique parce que le statut de réfugié environnemental n’existe pas. Ou encore les populations du delta du Niger, sommées de cohabiter — et de mourir – avec les oléoducs et autres installations pétrolières qui façonnent la région, théâtre d’une pollution colossale couvrant l’équivalent de la surface du Portugal. Tous sont victimes d’un crime impuni, parce qu’il n’existe pas en droit : l’écocide — l’atteinte à l’air, à l’eau, aux sols, autrement dit l’atteinte aux conditions mêmes de la vie sur terre. Dans Un nouveau droit pour la Terre, la juriste Valérie Cabanes en retrace la généalogie et plaide pour une révolution juridique et philosophique : un nouveau droit, pour sauver les hommes et la planète.
Lire la suite dans le Télérama n°3491
Interview en tant que co-auteure du Livre « Et nous vivrons des Jours Heureux » (Actes Sud).
Contribution au livre : Chapitre « Pour les droits de la terre et de l’humanité »
Le site des Jours Heureux :
http://les-jours-heureux.fr/le-livre/
Je serai présente le 26 novembre 2016 au Salon Des livres et l’alerte.
En conférence à 18h à la Mezzanine à la Maison des Métallos
A l’heure où tous les médias parlent de la protection des lanceurs d’alertes, des procès dits LuxLeaks ou Tefal, ou de l’absence de procès Servier/mediator, de l’indiscutable alerte environnementale et climatique, le salon « Des Livres et l’Alerte », en présence de lanceuses et lanceurs d’alerte, de citoyens vigilants, de journalistes et de personnalités, sera l’occasion de présenter ce qui s’écrit et se publie, de permettre la rencontre d’auteurs rigoureux avec le monde de l’édition, de réfléchir à ce qui entoure le lancement de l’alerte.
Qu’il s’agisse d’Alerte environnementale ou sanitaire, politique ou financière, les intérêts s’affrontent. Le monde des affaires souhaite protéger le secret, le monde politique y aspire tout en tenant un discours sur la transparence. Le débat législatif hésite avec des dispositions sur la protection de certains lanceurs d’alerte et des dispositions protégeant le secret des affaires ou autorisant les écoutes massives.
by admin with no comments yetSortie aux éditions du Chêne d’une version illustrée en grand et petit format.
En décembre 2015, la France accueillait la 21e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21). Lors de la conférence environnementale organisée en novembre 2014, le Président de la République a émis le souhait que soient posés « les droits de l’Humanité, c’est-à-dire le droit pour tous les habitants de la Terre à vivre dans un monde dont le futur n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent ».
Cet ouvrage se propose de faire découvrir les 26 articles capitaux de cette déclaration à vocation universelle, à la lumière d’illustrations qui rappellent l’importance et la force de l’image. Pour prolonger la réflexion, il sera enrichi d’extraits des principaux textes fondateurs sur les questions humanitaires et environnementales (déclarations fondatrices de Rio, de Stockholm) ainsi que de textes historiques, politiques, littéraires, philosophiques…
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De cause à effets, le magazine de l’environnement Aurélie Luneau
Environnement, avenir de la planète et de ses habitants, santé voici les thèmes du jour, en compagnie de Jean Jouzel.
Aujourd’hui, à la veille de l’ouverture de la Cop 22 qui va se tenir, cette année, à Marrakech, au Maroc, du 7 au 18 novembre, nous posons la question de la justice climatique face à la destruction de la planète.
L’homme vit une période qu’il a lui-même enfanté, l’Anthropocène, avec toutes les transformations et les destructions qui en découlent, en cours et à venir. Mais face à cette mutation de notre environnement, des voix s’élèvent pour réclamer un « droit pour la terre », une législation qui prenne en compte « l’écocide », c’est-à-dire la destruction de la maison Terre en train de se jouer sous nos yeux. Faut-il punir ceux qui continuent de détruire l’environnement et qui, de fait, accentuent les injustices et les tensions géopolitiques ? Comment agir et faire reconnaître l’écocide comme le cinquième crime international ?
by admin with no comments yetSortie de l’ouvrage collectif chez Actes Sud
100 auteurs, 120 actions pour résister et créer.
Afin d’inspirer à tous des transformations profondes, ce pacte, qui aborde les grands enjeux que sont l’emploi et le travail, les inégalités et la pauvreté, la protection sociale, la transition écologique, énergétique et agricole, le logement, l’éducation, la santé et la justice, la reprise en main de la finance, sera soumis aux candidats et aux candidates des prochaines élections et mis en débat dans tout le pays.
J’ai co-rédigé l’une des 9 mesures essentielles du Pacte qui sera soumise aux candidats à la présidentielle de 2017 en France:
Mesure 9 – Donner des droits à l’écosystème Terre
La Constitution reconnaitra des droits opposables en justice aux générations futures et à la Nature, permettant de poursuivre le fait de détruire des écosystèmes dont dépendent les êtres vivants (crime d’écocide).
Le droit actuel n’impose en effet pas à l’humanité d’aujourd’hui de garantir des droits à l’humanité de demain : de fait il « extrait » l’humain de la Nature, dissociant les droits humains de ceux d’un environnement jugé extérieur. Enfin, il n’est pas outillé pour contrer efficacement le pouvoir des entreprises multinationales et de la finance internationale, majoritairement responsables de l’écocide en cours.
by admin with no comments yetL’émission Les Nouvelles Vagues s’est intéressée aux mondes finissants avec Christophe Bonneuil, historien, Marie Toussaint, juriste, membre de l’ONG End ecocide et de l’association Notre affaire à tous, et moi-même.
Nous commençons par réfléchir aux fins du monde à travers l’anthropocène, l’écologie, la justice climatique et nous nous penchons sur l’écocide, qui désigne ce fait de détruire la « maison Terre ». Nous évoquons la notion d’ « écocide » comme crime environnemental grave et examinons les recours légaux permettant d’y remédier. A cette occasion, nous évoquons le récent rapport publié par WWF sur les extinctions animales.