A l’occasion de la sortie du livre Crime climatique stop ! et du lancement de l’appel de la société civile, Les éditions du Seuil, Attac et 350.org organisent une soirée débat en présence des auteurs le jeudi 3 septembre de 19h à 21h à la Maison des Océans.
Je serai présente en tant qu’auteure.
Crime climatique stop !
Le dérèglement climatique tue. Il bouleverse des centaines de millions de vies, à commencer par celles des plus pauvres et des plus fragiles. Pour que notre planète reste vivable, près de 80 % des réserves d’énergies fossiles actuellement connues doivent demeurer inexploitées.
Nous n’en prenons nullement le chemin. Les négociations dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le climat de Paris s’annoncent comme un échec : les États abandonnent l’objectif de tout faire pour rester sous le seuil d’une augmentation maximale de la température de + 2 °C au-delà duquel les pires scénarios deviennent possibles.
C’est pourquoi la société civile mondiale lance aujourd’hui un appel à la mobilisation, et à construire un vaste mouvement qui refonde nos sociétés.
Ce livre porte la voix de personnalités du monde entier, de chercheurs conscients de l’impasse actuelle, mais aussi celle d’innombrables victimes, réfugiés climatiques et collectifs en lutte contre la machine à réchauffer la planète. Tous nous rappellent la réalité du réchauffement climatique en cours, les souffrances et les inégalités qu’il produit et nous montrent les voies pour sortir de l’âge des fossiles.
Nous sommes à la croisée des chemins. Nous ne voulons pas nous retrouver contraint.e.s à survivre dans un monde devenu à peine vivable. Des îles du Pacifique Sud à la Louisiane, des Maldives au Sahel, du Groenland aux Alpes, la vie quotidienne de millions d’entre nous est déjà perturbée par les conséquences du changement climatique. Par l’acidification des océans, par la submersion des îles du Pacifique Sud, par le déracinement de réfugiés climatiques en Afrique et dans le sous-continent indien, par la recrudescence des tempêtes et ouragans, l’écocide en cours violente l’ensemble des êtres vivants, des écosystèmes et des sociétés, menaçant les droits des générations futures. Ces violences climatiques nous frappent inégalement : les communautés paysannes et indigènes, les pauvres du Sud comme du Nord sont les plus affectés par les conséquences du dérèglement climatique.
Nous ne nous faisons pas d’illusions. Depuis plus de vingt ans, les gouvernements négocient mais les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas baissé et le climat poursuit sa dérive. Alors que les constats de la communauté scientifique se font plus alarmants, les forces de blocage et de paralysie l’emportent.
Ce n’est pas une surprise. Des décennies de libéralisation commerciale et financière ont affaibli la capacité des Etats à faire face à la crise climatique. Partout, des forces puissantes — entreprises du secteur fossile, multinationales de l’agro-business, institutions financières, économistes dogmatiques, climatosceptiques et climatonégationnistes, décideurs politiques prisonniers de ces lobbies — font barrage et promeuvent de fausses solutions. 90 entreprises sont à l’origine des deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De véritables réponses au changement climatique nuiraient à leurs intérêts et à leur pouvoir, remettraient en cause l’idéologie du libre-échange, et menaceraient les structures et les subventions qui les soutiennent.
Nous savons que les multinationales et les gouvernements n’abandonneront pas aisément les profits qu’ils tirent de l’extraction des réserves de charbon, de gaz et de pétrole ou de l’agriculture industrielle globalisée gourmande en énergie fossile. Pour continuer à agir, penser, aimer, prendre soin, créer, produire, contempler, lutter, nous devons donc les y contraindre. Pour nous épanouir en tant que sociétés, individus et citoyen.ne.s nous devons tout.e.s agir pour tout changer. Notre humanité commune et la Terre le demandent.
Nous gardons confiance en notre capacité à stopper les crimes climatiques. Par le passé, des femmes et des hommes déterminé.e.s ont mis fin aux crimes de l’esclavage, du totalitarisme, du colonialisme ou de l’apartheid. Elles et ils ont fait le choix de combattre pour la justice et l’égalité et savaient que personne ne se battrait à leur place. Le changement climatique est un enjeu comparable et nous préparons une insurrection similaire.
Nous travaillons à tout changer. Nous pouvons ouvrir les chemins vers un futur vivable. Notre pouvoir d’agir est souvent plus important que nous ne l’imaginons.. A travers le monde, nous luttons contre les véritables moteurs de la crise climatique, défendons les territoires, réduisons les émissions, organisons la résilience, développons l’autonomie alimentaire par l’agro-écologie paysanne, etc.
A l’approche de la conférence de l’ONU sur le climat à Paris-Le Bourget, nous affirmons notre détermination à laisser les énergies fossiles dans le sol. C’est la seule issue.
Concrètement, les gouvernements doivent mettre un terme aux subventions qu’ils versent à l’industrie fossile, et geler leur extraction en renonçant à exploiter 80% de toutes les réserves de combustibles fossiles.
Nous savons que cela implique un changement historique majeur. Nous n’attendrons pas que les Etats agissent. L’esclavage et l’apartheid n’ont pas disparu parce que des Etats ont décidé de les abolir, mais par des mobilisations massives qui ne leur ont pas laissé le choix.
L’issue est incertaine. Nous avons toutefois une occasion unique de renouveler la démocratie, de démanteler le pouvoir hégémonique des multinationales et de transformer radicalement nos modes de production et de consommation. Tourner la page des fossiles est une étape décisive vers la société juste et soutenable dont nous avons besoin.
Nous ne gâcherons pas cette chance, à Paris comme ailleurs, aujourd’hui comme demain.
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MEDIAPART Article d’édition
Édition : Il était une fois le climat
Demandons une justice climatique pour tous !
28 août 2015 | Par Valérie Cabanes
La COP21 est une opportunité unique pour aborder des questions de justice environnementale et climatique et faire reconnaitre comme un droit inaliénable de l’humanité, le droit à un environnement sain.
Demain, pour des centaines de millions d’êtres humains, il peut conditionner son accès à l’eau, à la terre, à la santé, au respect de ses traditions, son droit à la vie tout simplement et son droit à la Paix. En effet, selon le Internal Displacement Monitoring Center, le nombre de personnes obligées de se déplacer à cause des conséquences du changement climatique devrait se situer entre 150 et 250 millions en 2050. Alors, comment garantir la sûreté de la planète pour préserver des conditions de vie acceptables pour les générations futures ?
Montrant la voie, les insulaires du Pacifique ont décidé de traîner les gros pollueurs en justice. Dans la « Déclaration du peuple pour une justice climatique, » publiée le 8 juin 2015 au Vanuatu et rédigée par des représentants communautaires du Vanuatu, des Philippines, des Fidji, des Kiribati, des îles Salomon et de Tuvalu, il est écrit « En tant que personnes qui sont le plus évidemment vulnérables face aux impacts du changement climatique, nous ne laisserons pas les gros pollueurs décider de notre sort, » « Nos droits et notre capacité à survivre ne doivent pas être dictés par la dépendance persistante à la combustion d’énergies fossiles. »
Quelques jours plus tard, un tribunal de La Haye a donné raison à la plainte de 886 citoyens contre leur gouvernement. Les plaignants avaient demandé aux juges de qualifier un réchauffement climatique de plus de 2 °C de « violation des droits humains ». Dans son jugement, le tribunal a estimé que l’Etat néerlandais devait réduire ses émissions afin de respecter « la norme de 25 à 40 % que les scientifiques et les politiques internationales estiment nécessaire pour les pays industrialisés », « en raison de son devoir de vigilance pour protéger et améliorer l’environnement ».
Face à l’urgence climatique, des actions citoyennes fortes voient le jour un peu partout et il semble nécessaire à chacun de remettre en question nos systèmes de valeurs et nos modes de gouvernance. En effet le cadre juridique international actuel ne possède pas les outils nécessaires pour encadrer les activités industrielles dangereuses, protéger les écosystèmes et la santé humaine. Ce sujet s’inscrit dans des débats de fond qui touchent à l’évolution du droit international de l’environnement, mais aussi aux droits économiques, à la sécurité internationale, aux questions de biodiversité et de façon plus globale aux droits de la nature et des générations futures.
Nous devons être solidaires face aux conséquences du changement climatique car nous sommes tous à notre échelle responsables d’émissions de gaz à effet-de-serre. C’est pourquoi la communauté internationale doit accepter de se soumettre à un principe de responsabilité partagée qui doit être arbitré par une justice internationale en cas d’échec des négociations. Nous devons aussi être capables de désigner ceux qui ne prennent pas la mesure de leurs actes, en particulier les dirigeants de gouvernements ou de multinationales. N’est-ce pas ceux là-même qui sabotent les négociations sur le climat ou œuvrent farouchement pour que de nouveaux accords de libre échange et d’investissement les protègent de changements défavorables dans les législations environnementales et donc de pertes de profits construits majoritairement sur l’exploitation des énergies fossiles ?.
Il est temps de lever l’impunité de ces dirigeants dans les cas les plus graves de destruction environnementale en reconnaissant le caractère criminel de certaines pratiques à l’origine d’un écocide. “Eco” vient du grec ancien “maison”. “Cidere” vient du latin : “tuer”. L’écocide est donc le fait de “détruire notre maison”, en l’occurrence la seule que nous ayons: la Terre ! Le mouvement citoyen End Ecocide on Earth propose donc que l’écocide soit caractérisé en droit pénal international comme le fait de détruire partiellement ou totalement des services écosystémiques et des espaces ou espèces d’intérêt commun pour le vivant – appelés communaux globaux – comme l’atmosphère, l’extra-atmosphère, les eaux internationales, les pôles, les rivières et fleuves transfrontaliers, les espèces migratoires, les cycles biogéochimiques ou les patrimoines génétiques; ce qui aurait pour résultat de menacer les conditions de vie sur Terre pour les générations actuelles et futures.
End Ecocide on Earth demande que le crime d’écocide soit reconnu et poursuivi devant la Cour Pénale Internationale (CPI) au même titre que le crime contre l’humanité, le crime de génocide, le crime de guerre et le crime d’agression. Pour l’instant s’il existe une définition du dommage environnemental en temps de guerre (l’article 8.2 du Statut de la CPI punit les « dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel»), rien n’est prévu en temps de paix pour sanctionner les personnes coupables de ces crimes. Pour cela, des experts réunis par End Ecocide on Earth ont préparé un projet de 17 amendements au Statut de cette juridiction internationale afin d’ajouter à la liste des crimes internationaux les plus graves, le crime d’écocide. Le texte est à l’étude par différents états du monde, en particulier des pays du Sud qui sont déjà victimes du changement climatique et dont les territoires sont sur-exploités par des multinationales. Il leur est demandé de porter symboliquement le texte auprès de M. Ban Ki-Moon lors de la COP21 en décembre 2015 à Paris. Il suffit en effet d’un seul Etat pour lancer un processus de révision du Statut de la CPI. Il doit transmettre sa demande au Secrétaire Général des Nations Unies qui aura à charge de convoquer l’Assemblée des Etats parties pour en délibérer.
Le crime d’écocide permettrait d’imposer le « principe de précaution » posé par l’article 15 de la Déclaration de Rio comme une norme universelle. L’article demande que « en cas de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement. ». Ce principe de précaution donnerait au juge international un outil précieux pour contraindre à stopper des activités industrielles responsables du crime climatique en cours. Il pourrait émettre des ordres de suspension de projets fortement émetteurs de gaz à effet de serre, tels que les projets de forage ou d’extraction de combustibles fossiles, ou reconnus comme perturbateurs du cycle du carbone ou du méthane, comme des actions de déforestation massive ou des méthodes d’agriculture intensive. Les citoyens pourraient alors saisir le procureur international dès les résultats d’une étude d’impact environnemental en phase de pré-projet industriel si un risque d’écocide était suspecté. A charge pour les gros pollueurs de se conformer au droit afin d’éviter ce risque.
La société civile mondiale est invitée à soutenir la proposition d’End Ecocide on Earth sur son site web afin d’encourager les Etats, qui pourraient être intimidés par quelques grandes puissances du monde, à porter et à adopter le texte permettant d’amender le Statut de la CPI et donc de faire reconnaître le crime international d’écocide. C’est un pari réalisable car la CPI est indépendante de l’ONU et le droit de véto n’y est pas reconnu.
Valérie Cabanes
Juriste en Droit international
Porte-Parole d’End Ecocide on Earth
Retrouvez ma contribution » Crime climatique et écocide: réformer le droit pénal international » dans le livre collectif « Crime climatique Stop ! »paru le 27/08/2015 – collection Anthropocène – Le Seuil – 320 pages –
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L’appel de la société civile
Le dérèglement climatique tue. Il bouleverse des centaines de millions de vies, à commencer par celles des plus pauvres et des plus fragiles. Pour que notre planète reste vivable, près de 80 % des réserves d’énergies fossiles actuellement connues doivent demeurer inexploitées.
Nous n’en prenons nullement le chemin. Les négociations dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le climat de Paris s’annoncent comme un échec : les États abandonnent l’objectif de tout faire pour rester sous le seuil d’une augmentation maximale de la température de + 2 °C au-delà duquel les pires scénarios deviennent possibles.
C’est pourquoi la société civile mondiale lance aujourd’hui un appel à la mobilisation, et à construire un vaste mouvement qui refonde nos sociétés.
Ce livre porte la voix de personnalités du monde entier, de chercheurs conscients de l’impasse actuelle, mais aussi celle d’innombrables victimes, réfugiés climatiques et collectifs en lutte contre la machine à réchauffer la planète. Tous nous rappellent la réalité du réchauffement climatique en cours, les souffrances et les inégalités qu’il produit et nous montrent les voies pour sortir de l’âge des fossiles.
Sommaire:
SOMMAIRE
• Préface – Nous avons combattu l’apartheid. Aujourd’hui, le changement climatique est
notre ennemi à tous, par Desmond Tutu, prix Nobel de la paix.
• Introduction – Il est temps de mettre un terme aux crimes climatiques,
par Nicolas Haeringer, Maxime Combes, Jeanne Planche et Christophe Bonneuil.
PARTIE 1 – LE CHAOS CLIMATIQUE, CRIME CONTRE L’HUMANITE
• Le changement climatique est le plus grand combat que nous aurons à mener
de notre vivant. Et pourtant, nous regardons ailleurs, par Naomi Klein
• Vers un monde plus chaud et plus dangereux. L’état des connaissances,
par Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte
• De la violence climatique comme persécution contre les plus vulnérables,
par François Gemenne et Alex Randall
• Nous faisons face à un nouvel apartheid, entre la Terre et les oligarchies,
par Vandana Shiva
• Crime climatique et écocide : réformer le doit international,
par Valérie Cabanes
• L’Afrique et les catastrophes climatiques qui s’annoncent,
par Nnimmo Bassey
PARTIE 2 – LE BAL DES FAUX-SEMBLANTS ET DES FAUSSES SOLUTIONS
• La folie des COP, par Pablo Solòn
• Le climat des affaires !, par Susan George et Maxime Combes
• Géoingénierie : confier notre avenir à des apprentis-sorciers ?,
par Clive Hamilton
• Faut-il financiariser la planète pour la sauver ?,
par Tamra Gilbertson and Joanna Cabello
• Du mirage de la croissance « verte » à un monde post-croissance,
par Philippe Bihouix
PARTIE 3 – ABANDONNONS LES FOSSILES, PAS LA PLANETE !
• Rien ne sert d’attendre Paris pour démarrer la bataille. Vive la résistance !,
par Bill Mc Kibben
• Le futur est ouvert ! Quelques leçons du tournant énergétique allemand,
par Stefan C. Aykut
• Bonne nouvelle pour le climat !, par Guy Aurenche
• Creuser pour survivre, la loi d’airain du capitalisme, par Maxime Combes
• La malédiction de l’abondance : extractivisme et sous-développement,
par Alberto Acosta
• L’œuvre d’art (et d’activisme) à l’âge de l’Anthropocène,
par John Jordan
• Comment faire plier une multinationale climaticide, par Jon Palais
• Conclusion – Résister et créer les alternatives pour la transition,
par Geneviève Azam
Date de parution 27/08/2015
Collection Anthropocène
Editions du seuil
320 pages – 15.00 € TTC
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Résistances au libre-échange et multinationales
Atelier
Jeudi 27 août 2015 14h – 16h30
Après avoir sollicité le secrétaire général de l’ONU à Rio en 2012, le Tribunal mondial des droits de la nature a tenu 2 sessions : l’une en janvier 2014 à Quito, la deuxième les 5 et 6 décembre 2014 à Lima pendant la COP 20. Le tribunal a sollicité l’organisation d’une session pendant la COP 21 à Paris : elle se tiendra les 4 et 5 décembre. Considérer la Nature comme sujet de droit pose un certain nombre de questions et interroge notre conception de la place de la Nature par rapport à l’Homme « Il ne saurait y avoir Droits de la Nature sans reconnaissance du Droit de l’Homme et des générations futures à bénéficier des bienfaits d’un environnement sain et viable ». Cet atelier permettra d’échanger autour des trois axes, philosophique, juridique et économique, structurant le travail du Tribunal pour les nécessaires changement des consciences et des pratiques et pour qu’émergent des systèmes juridiques et économiques respectueux du devenir de l’homme et de la vie sur Terre.
Intervenant⋅e⋅s
Geneviève Azam
Jacqueline Balvet
Valérie Cabanes (End Ecocide on Earth)
Susan George (Présidente d’honneur d’Attac France)
Pablo Solon (Fondation Solon)
En quoi le traité TAFTA/TTIP en cours de négociation est-il incompatible avec les objectifs de la Transition Énergétique et ceux de la COP21 ?
Pourra-t-on fermer les centrales nucléaires, instaurer une taxe carbone, arrêter les subventions aux énergies fossiles …
Animé par Eric Deorsola, de la Commission énergie, avec Michèle Rivasi, eurodéputée ; Maximes Combes, économiste d’Attac et Valérie Cabanes, juriste en Droit International, porte-parole du mouvement citoyen mondial End Ecocide on Earth
samedi 22 août 2015, de : 14:30 à : 16:00
Reportages à regarder dans leur intégralité sur INUMAGINFO.com
Le barrage de Belo Monte : Crime écologique?
12% de l’eau douce de la planète coule sur le territoire brésilien. Une ressource bénéfique pour le gouvernement voulant développer de multiples barrages.
Pour les opposants, cette exploitation intensive détruit l’écosystème.
Valérie Cabanes, juriste en droit international mène le combat pour que Belo Monte soit reconnu : crime d’écocide
» Belo monte, en soi répond au critère d’un écocide dans les conséquences environnementales qu’il produit, répond au critère de crime d’écocide dans les conséquences qu’il va avoir sur les modes de vie traditionnels des populations autochtones. »
Belo Monte sera-t-il un jour démantelé ? Une possibilité le jour où l’écocide sera reconnu comme le 5ème crime international contre la Paix. Un objectif fixé pour la fin de l’année. Valérie Cabanes et l’initiative citoyenne « End Ecocide On Earth » présenteront leur projet à l’ONU, au deuxième semestre 2015, pour que l’Ecocide soit intégré dans le traité de Rome.
» Ils devront peut-être répondre de leurs actes face à une cour pénale internationale de l’environnement …on a besoin aujourd’hui d’une justice supra nationale contraignante, pénale puisqu’aucuns outils internationaux aujourd’hui n’arrivent à stopper un tel projet. »
Un projet annonciateur d’une révolution écologique et industrielle.
Le développement hydroélectrique au Brésil attire de nombreuses entreprises françaises. GDf-Suez est constructeur du barrage Jirau. Alstom est le fournisseur des turbines du Belo Monte et du Jirau… EDF et Gdf-Suez (Engie) répondent aux appels d’offres pour être les constructeurs de futurs méga-barrages sur le bassin du Rio Tapajos. Soucieuses de développer leurs activités économiques et promouvoir leur savoir-faire, ces entreprises sont elles pour autant responsables des conséquences sociales et environnementales causées par ces barrages ? Les opposants à ces ouvrages sont convaincus de leur culpabilité Nous ne pouvons pas laisser ces entreprises faire des profits, tout en oubliant la responsabilité qu’elles ont envers le peuple et la biodiversité.
Les patrons du secteur énergétique français font l’autruche. En dénonçant l’implication de ces entreprises, les associations mettent en lumière le rôle controversé de l’Etat Français dans le désastre amazonien.
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Témoignage en images sur la Baie d’Audierne, en Finistère. Un sujet de France 3 Iroise
by admin with no comments yetPODCAST – Vous écoutez:
Destination Ailleurs 07/02/2015 – Emission consacrée à l’Ecocide
Interview de Valérie Cabanes et Gilles-Eric Seralini à propos de End Ecocide on Earth qui poursuit l’objectif de faire reconnaitre au niveau international la notion d’écocide parmi les crimes contre l’humanité. Un vaste objectif. Présentation : Corinne BOULANGIER
by admin with no comments yetLe réseau «End Ecocide on Earth» lutte pour une plus grande reconnaissance juridique de l’écocide. DR
Quinze ans après le naufrage du pétrolier Erika, il n’y a toujours pas de dispositif juridique pour punir de façon adéquate un préjudice écologique. Un certain nombre d’ONG et de militants écologistes estiment qu’il y a urgence, vu le nombre croissant de scandales environnementaux. Ainsi, le réseau international End Ecocide on Earth lutte pour que l’écocide – l’acte de détruire un écosystème – soit reconnu comme un crime qui puisse être jugé devant la Cour pénale internationale. Cette cour reconnaît déjà le crime environnemental, mais uniquement en cas de guerre.
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