Comment les concepts d’écocide, de limites et de communs planétaires, des droits de la nature et de l’humanité s’invitent dans la campagne présidentielle française.
– Programme de Yannick Jadot La France Vive:
La Terre est finie. Nous consommons aujourd’hui jusqu’à deux fois les ressources qu’elle produit chaque année. Nous détruisons également la biodiversité, acidifions les océans, asséchons les sources d’eau potable… Nous devons constitutionnaliser, aux niveaux français comme européen, le respect du rythme naturel de renouvellement des écosystèmes. Ce qui a des implications concrètes : nommer un vice-premier ministre au développement durable, pour assurer le respect de ces orientations par l’ensemble du gouvernement, renforcer le CESE avec un droit de veto, et en faire la chambre du temps long, ou encore reconnaître les crimes contre l’environnement, jusqu’au crime d’écocide.
Mesures :
– Modifier la Constitution pour que dans l’article premier soit inscrit « République écologique », afin de constitutionnaliser l’écologie.
– Nommer un vice-Premier ministre au Développement durable pour garantir la prise en compte transversale des enjeux écologiques.
– Protéger notre biodiversité.
– Programme de Jean-Luc Mélenchon l’Avenir en commun :
La République est un mot creux si elle ignore les conditions concrètes de la vie des gens. Elle ne peut qu’être sociale. Mais l’impératif écologique exige aussi davantage de la République et une République d’un genre nouveau. Le changement climatique menace l’existence de la vie humaine sur la planète. Tous semblables, nous sommes liés par un intérêt général humain : conserver la biosphère qui rend possible la vie humaine. Il est temps que la République soit écologiste.
– Programme de Benoît Hamon dans son volet Pour un progrès social et écologique :
Notre course effrénée après la croissance n’a pas de sens dans un monde où les ressources naturelles sont finies, surtout quand elle se fait au prix de notre modèle social. Elle menace l’équilibre de notre planète et la santé de nos concitoyens. C’est pourquoi nous voulons engager la transition de notre modèle de développement pour le rendre plus tempérant, plus respectueux de l’Homme et des biens communs que sont l’air, la terre ou les océans.
Mesure : Sanctuarisation des biens communs (air, eau, sols)
« Je sanctuariserai les biens communs en inscrivant leur protection dans la Constitution. L’eau, l’air et la terre, ainsi que la biodiversité, sont des biens communs que nous devons protéger contre toute dégradation ou risque de captation privée. Face au marché qui privilégie leur exploitation à court-terme, les États doivent être les garants de la protection des ressources naturelles et les citoyens les vigies de cette protection. »
– Le Rapport FNH Osons le Big Bang démocratique (sous la direction entre autres de Dominique Bourg qui a préfacé mon dernier ouvrage) , propose que la nouvelle constitution réponde au contexte inédit de l’anthropocène en respectant les nouveaux principes suivants :
1.
La finitude des ressources et des capacités de charge de
la Biosphère devront être gérées de manière concertée
internationalement;
2.
Le principe de non régression du droit de l’environne-
ment devra être inscrit dans la Constitution ;
3.
Le principe des droits de l’Humanité; un principe que
rendent opportun des défis contemporains comme le
changement climatique, le développement de la robotique et des interactions humains / non-humains ; ou
encore l’avènement de la biologie de synthèse ;
4.
La reconnaissance de l’écocide, lequel va de la destruction d’écosystèmes particuliers et de ses conséquences
pour la vie des populations afférentes, jusqu’au crime de
mise en danger de la viabilité de la planète pour l’humanité et les autres espèces. »
– Les mesures essentielles choisies par le collectif Les Jours heureux :
Mesure essentielle 10 : Donner des droits à l’écosystème Terre
La Constitution reconnaitra des droits opposables en justice aux générations futures et à la Nature, permettant de poursuivre le fait de détruire des écosystèmes dont dépendent les êtres vivants (crime d’écocide).
Pour que l’habitabilité de la Terre soit garantie à l’humanité, le fait de menacer la sûreté de la planète doit être reconnu comme un acte criminel. Le droit doit donc s’universaliser autour d’une nouvelle valeur, l’écosystème Terre, en reconnaissant le crime d’écocide, ce qui permettra de défendre en justice le droit des écosystèmes à maintenir leurs cycles vitaux et le droit des générations futures à bénéficier de conditions d’existence dignes.
– Le chant des Colibris L’appel du monde de demain :